Dakar, abrite la 8ème Conférence annuelle d’AFREhealth (Africa Forum for Research and Education in Health) les 22 au 24 septembre 2025. Axée sur le thème : « Repenser la santé publique dans un monde globalisé » cette rencontre est un moment fort pour réfléchir sur comment arriver à la souveraineté sanitaire en Afrique.
Par Idrissa NIASSY
« Nous devons avoir notre souveraineté sanitaire, si nous voulons repenser à la santé publique ». Ces propos sont du Pr Souleymane Mboup, Directeur exécutif de l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation (Iressef). Il s’exprimait en marge de la 8ème Conférence annuelle d’AFREhealth qui se tient du 22 au 26 septembre 2025, à Dakar.
AFREhealth est un réseau interprofessionnel de santé qui œuvre à l’amélioration de la qualité des soins de santé en Afrique par le biais de la recherche, de l’éducation et du renforcement des capacités. Ce réseau, au travers de la recherche, la formation et l’innovation, s’engage pour l’amélioration durable des soins de santé en Afrique.
« Je salue son engagement d’avoir organisé 8 Conférences consécutives qui témoignent de la solidité, la pertinence, et la résilience d’un tel réseau », a-t-il déclaré. Pour lui, le thème de cette année : « Repenser la santé publique dans un monde globalisé », en dit long. Car, dit-il, « c’est une actualité brulante » avec plusieurs thèmes qui, pour les défis auxquels l’Afrique est confrontée, sont des thèmes plus que d’actualité. Concernant la couverture sanitaire, il a fait savoir que notre continent est dans le rouge en matière de mortalité et est confronté à différents problèmes, surtout d’équité en santé. « Cette situation doit nous amener à évoluer et à repenser nos approches en améliorant certains aspects, notamment l’accès au soin, en augmentant et en renforçant notre capital humain », insiste le Pr Souleymane Mboup. Pour que cela puisse aboutir, ce dernier de faire-part qu’il nous faut avoir accès à des investissements qui nous sont propres. « Les investissements sont nécessaire avec notre propre contribution. Mais, il faut qu’ils soient durables, avec d’autres aspects qui nous sont plus spécifiques, comme l’engagement communautaire », lance-t-il.
Avant d’ajouter : « l’Iressef et AFREhealth ont beaucoup de choses en commun, surtout la mise en œuvre de chercheurs, la recherche et l’innovation. C’est pourquoi, je m’engage à ce que nous puissions contribuer par notre expertise scientifique et technique, par le renforcement des capacités, et surtout pour la formation des jeunes professionnels, mais surtout, et surtout, le rôle que nous jouons entre la recherche et les politiques de santé nationale ». En matière de partenariat, les deux entités sont engagées à travailler ensemble.
Abondant dans le même sens, le Professeur Serigne Magueye Gueye, président du Comité Local d’Organisation de la 8ème Conférence annuelle AFREhealth qui est une organisation panafricaine, a révélé que ce réseau est né d’une fusion d’initiatives créées depuis quelques années.
« Le monde est interconnecté et globalisé. Ce qui fait qu’il est difficile de parler d’une santé pour l’Afrique », a déclaré pour sa part, le Professeur Adama Faye lors de la cérémonie d’ouverture de cette Conférence présidée par le Directeur de cabinet du ministre de la Santé et l’Hygiène Publique, Dr Samba Cor Sarr. Pour lui, si l’Afrique veut aller de l’avant, « nous devons repenser le financement de la santé, surtout les maladies non transmissibles ». « La dépendance aux financements externes est un moyen de réfléchir pour un financement de l’Afrique par les Africains », ajoute-t-il.
Parlant des défis qui sont d’ordre environnementaux, ce dernier d’indiquer que si on ne fait attention, ils risquent d’annihiler tous les progrès déjà réalisés dans la santé en Afrique. Parce que, signale-t-il, « les pandémies sont de plus en plus rapprochées en Afrique et dans le monde ». Il a déploré le fait que le Sénégal investit des milliards qu’il donne à des gens qui n’en ont pas besoin. Parlant du cancer où jusqu’à présent il n’existe pas de données fiables dans ce pays, il invite les autorités sanitaires à en créer et depuis la base jusqu’au niveau le plus élevé.