Pour renforcer les connaissances et les compétences des journalistes sur la Santé de la reproduction des adolescentes (Sra) et les Violences basées sur le genre (Vbg), Niyel organise, en collaboration avec l’Ajspd, un atelier de formation de deux jours (28-29 août 2025) sur le programme ADOS. Cette rencontre est une occasion pour les participants d’avoir un aperçu sur les droits des adolescentes et les objectifs de développement durable, afin de favoriser une couverture médiatique éthique, inclusive et engagée.
Par Idrissa NIASSY
Dans beaucoup de pays d’Afrique de l’Ouest, le Sénégal en particulier, le manque de données et d’informations sur la santé de la reproduction des adolescentes pose énormément de problèmes non seulement pour les scientifiques, mais aussi pour les hommes de médias dans leur travail de collecte de l’information et dans les enquêtes nationales de santé.
Parfois cette collecte d’information fiable est limitée par le tabou culturel et social, mais aussi par l’absence de systèmes de suivi spécifiques dans les structures de santé pour distinguer les adolescents des autres usagers, et le manque de financement et de capacités techniques pour conduire des études ciblées sur certaines catégories d’âge. C’est dans ce domaine qu’intervient le projet Amélioration de la santé de la reproduction des adolescentes (ADOS) financé par Affaires mondiales Canada et le Centre de recherche pour le développement international, pour essayer de changer la donne chez cette couche à travers la génération des données probantes sur la santé de la reproduction des adolescentes dans 10 régions du Sénégal où le projet est déroulé. Ce qui permettra d’appuyer la mise en œuvre des politiques, pour appuyer les solutions.
Ce travail permet de trouver des solutions, des interventions propices à améliorer la santé de la reproduction et pour combattre les Violences basées sur le genre (Vbg). Selon Francine Sinzinkayo, Administratrice de programme santé nationale au Centre de recherche pour le développement international (Crdi) ce manque de données est une véritable problématique. « Ce projet vise à la fin, à organiser un dialogue politique qui va rassembler les ministères sectoriels clés, qui travaillent sur les questions de santé de la reproduction, afin de discuter sur comment on peut tenir compte des données qui ont été générées par les différents projets pour la mise en œuvre des politiques, mais aussi des solutions qui sont fondées sur ces données », a-t-elle expliqué.
« On s’attend à ce que, prochainement, on ait de nouvelles politiques, de nouveaux engagements des différents acteurs pour soutenir les adolescentes afin qu’elles puissent s’épanouir », ambitionne Mme Sinzinkayo. Elle s’exprimait en marge de l’atelier de formation des journalistes sur le programme ADOS qui se tient les 28 et 29 août 2025, à Dakar. L’Administratrice de programme santé nationale au Crdi a profité de cette occasion pour féliciter l’État du Sénégal pour avoir mis en œuvre des politiques et stratégies sur la santé de la reproduction pouvant permettre à cette couche de s’épanouir.
Prenant la parole à cette occasion, Aïcha Conté, Coordonnatrice de programme au niveau du Réseau Jeunesse, Population et Développement (PopDev), est revenue sur l’importance du projet qu’ils pilotent dénommé « Jubanti ». Il s’active sur la santé des adolescents/jeunes en situation de handicap dans la commune de Pikine et dans la région de Tambacounda. « Il forme les personnes en situation de handicap, sur le droit de la santé reproductive, tout en renforçant leur capacité en leadership afin qu’ils puissent porter leur propre plaidoyer, identifier leurs propres besoins et également faire le plaidoyer au niveau de la collectivité pour que leurs besoins soient pris en compte dans les stratégies et politiques publiques au niveau local et au niveau national », a-t-elle fait valoir.
Une cinquantaine de jeunes ont été formés à cette occasion. Pour Papis Boubacar Sané, Coordonnateur du Projet Centre Guidance Infantile et Familiale (CEGID) qui lutte contre les violences basées sur le genre, plusieurs jeunes ont été formés et constituent des acteurs de première ligne, du fait qu’il y a un manque de prestataires. « Parmi les personnes formées, il y a le club de jeunes filles, les pères éducateurs, mais aussi les Bajenu Gox, les relais communautaires, les enseignants », a-t-il fait savoir. Toutes ces couches ont été formées et sont en contact permanent avec les enfants.