Paix, réconciliation, justice… C’est l’appel lancé au Chef de l’Etat par l’opposition qui a pris part au Dialogue National du 28 mai dernier.
Par Dieynaba TANDIANG
L’opposition démocratique engage le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye à poser des actes d’ouverture, de concorde et de réconciliation en utilisant tous les leviers à sa disposition pour faciliter la libération immédiate des jeunes chroniqueurs, à l’exemple de Abdou Nguer, Oumar Sow, Assane Diouf et tous ceux qui sont détenus pour « délit d’opinion ».
Le Groupe de l’opposition au Dialogue National a lancé ce mercredi 04 juin, un appel à la à l’endroit du Chef de l’Etat sénégalais. Dans le communiqué dont nous avons reçu copie hier, cette partie de l’opposition lance, en même temps, au Président Diomaye, un appel « pressant » « pour qu’il rassure nos compatriotes sur le fait que l’Etat de droit au Sénégal doit être compatible avec la protection des libertés ».
« Ainsi, estime-t-elle, le Président de la République, clé de voûte des institutions, pourrait inviter la justice de notre pays, forte de son indépendance reconnue, à accompagner la pacification de l’espace politique pour qu’elle soit magnanime en ordonnant la fin de toutes les détentions provisoires des hommes et femmes politiques et hauts cadres (anciens ministres, anciens députés, anciens hauts fonctionnaires et autres.). Le contrôle judiciaire et les restrictions qui l’accompagnent suffisent pour les maintenir à la disposition de la justice qui doit, au nom de la reddition des comptes, faire son travail jusqu’au bout ».
Pour le groupe de l’opposition au Dialogue National, un autre geste fort attendu du Président de la République, c’est qu’il s’érige en bouclier de toutes les libertés y compris la liberté de la presse en protégeant ses institutions et ses « vaillants » professionnels. En effet, cette opposition juge que la convocation régulière des journalistes à la Police de même que la fermeture « illégale » de leurs organes soulèvent des condamnations légitimes et affectent grandement la réputation de notre démocratie qui -on le sait- doit énormément aux sacrifices et au dévouement des pionniers et animateurs de nos médias.
Cependant, souligne-t-elle, « quasiment tous les acteurs de notre pays s’accordent sur le fait que la « Haute Cour de Justice » ne traduit pas l’aspiration profonde de notre peuple à un État de droit toujours plus fort et exclusivement au service des citoyens et des institutions. « Il faut donc réformer en urgence et en profondeur une telle Cour dans sa composition, dans son organisation et dans son fonctionnement pour qu’elle respecte pleinement les droits des justiciables et leur assure le droit à un appel s’ils le désirent », préconise-t-on.
Toujours, soutient-t-on dans le communiqué, le Président Bassirou Diomaye FAYE, suite à la conclusion du Dialogue politique national, rejoindra toutes les grandes décisions de ses prédécesseurs, dans les mêmes circonstances, visant à restaurer la confiance de nos compatriotes dans notre système politique.
Auparavant, l’opposition au Dialogue Nationale s’est épanchée sur sa participation à ce grand moment d’échange républicain. « En participant, sans préalable, au dialogue national initié par son Excellence M. Bassirou Diomaye Diakhar Faye, l’opposition républicaine a posé un acte fort visant à renforcer la cohésion nationale, à consolider les traditions de dialogue démocratique de notre peuple et à bâtir des consensus forts afin de baisser les tensions, pacifier l’espace politique et favoriser un fonctionnement de qualité du système politique et des institutions de la Gouvernance de notre pays », se justifie l’opposition au Dialogue National.