Par Idrissa NIASSY
Le Sénégal a tourné une page de son histoire. Le peuple a exprimé sa volonté de rupture en portant à la tête du pays le président Bassirou Diomaye Faye. Son élection symbolise une révolution démocratique, citoyenne et populaire, un rejet clair des abus du passé et un engagement en faveur de la justice, de la transparence et des libertés fondamentales. Pourtant, certaines pratiques archaïques persistent, menaçant de ternir l’image de cette révolution et de ralentir l’élan du changement. L’arrestation injuste de Dr Lamine Diedhiou, alias « Dingass Timboli », en est l’illustration la plus récente et la plus inquiétante.
Ce citoyen engagé, enseignant-chercheur au Québec et militant écologiste, a été arrêté dimanche dernier et déféré à Ziguinchor simplement pour avoir refusé que les ordures de la ville soient déversées dans son village natal de Tobor, situé à quelques kilomètres de la capitale du Sud. Il est pourtant un homme respecté, un intellectuel reconnu qui présente toutes les garanties de représentation. « La libération de Lamine Diedhiou ne doit souffrir ni de délai ni d’hésitation », ajoute-t-il.
Rien ne justifie son arrestation. Encore moins sa détention. «Nous ne pouvons pas laisser passer cela. Nous demandons au chef de l’État, le président Bassirou Diomaye Faye, à son Premier ministre, Ousmane Sonko, d’agir. Justice doit être rendue ! Dingass doit être libéré !», a déclaré le Comité de la plateforme de réflexions Dooleel Pit-Sénégal. Le Comité interpelle également le ministre de l’Intérieur, le Général Jean-Baptiste Tine, et le ministre de la Justice, Ousmane Diagne : « il est urgent de donner des instructions claires pour garantir le respect du droit à la contestation pacifique et assurer que les forces de l’ordre remplissent leur mission avec impartialité et professionnalisme. Réprimer au lieu de protéger, emprisonné au lieu d’écouter, c’est trahir les attentes du vaillant peuple. Alors que la justice ne peut être un outil de coercition et que la police ne peut être un instrument de peur ».
Le Sénégal a tourné la page des abus et des répressions arbitraires, même si certaines pratiques d’un autre âge persistent et semblent vouloir défier la volonté populaire. Ce type de pratique ne sert qu’à ternir l’image de la révolution déjà enclenchée dans ce pays et à semer le doute sur la sincérité du renouveau démocratique en cours. « C’est pourquoi, nous refusons que des forces, attachées aux anciennes méthodes, sabotent l’aspiration du peuple à une justice indépendante et équitable », ajoute-t-il.