La coalition Benno mettra-t-elle se menace de voter contre le projet de loi supprimantle Hcct et le Cese? Le député de Taxawu ne serait pas surpris car, pour Babacar Abba Mbayen avec ce texte, Diomaye demande aux députés de Benno d’humilier leur camarade de parti.
Par Dieynaba TANDIANG
La Commission des lois va se réunir ce samedi à l’Assemblée Nationale pour discuter du projet de loi portant dissolution du Hcct et du Cese. Le député de Taxawu, Babacar Abba Mbaye ne serait pas surpris si les députés la majorité votent contre.
«Aujourd’hui, s’ils en arrivent eux à bloquer je comprendrai parfaitement », a-t-il déclaré sur le plateau de la Tfm dans « Soir d’Info ». Pour le député non inscrit, les nouvelles autorités sont en train de demander
à Benno de faire le sale boulot et cette dernière lui dira : « puisque tu vas dissoudre l’Assemblée, attend d’avoir ta majorité pour le faire ».
A en croire le jeune parlementaire, ce projet de loi est «une manœuvre politique qui consiste pour les nouvelles autorités à dire aux Sénégalais, s’ils ne votent pas : « ils vont dire nous sommes prêts à travailler, nous avons nos chantiers, mais on ne peut pas le faire si on n’a pas la majorité. Donnez-nous la majorité la plus forte possible !’’ Si les gens votent, ils vont dire : ‘’vous voyez, mes réformes passent, je suis en train de respecter les engagements que j’ai pris auprès de vous’’ », explique-t-il. Pour Babacar Aba Mbaye, que cela soit à l’envers ou le revers, ils (les nouvelles autorités) veulent en sortir gagnant politiquement.
Selon le membre de Taxawu Sénégal, ce nouveau texte du Président de la république est un texte « politiquement assez diabolique », « puisqu’il aux députés demande d’humilier leurs camarades de parti ». «Benno est majoritaire, vous lui demandez de dissoudre le Haut conseil des collectivités territoriale et le Conseil Economique et environnemental où ils sont majoritaires.
C’est une démarche politique qui, dans la forme me dérange. On ne gouverne pas un pays avec les émotions des réseaux sociaux. On gouverne un pays avec sa foi de républicain. J’aurais été fier de voir le Président Diomaye recevoir la présidente Aminata Mbengue Ndiaye, lui dire que ‘’je vais procéder à la dissolution du Haut Conseil’’, l’informer pour telle ou telle raison et à la sortie qu’elle fasse une déclaration pour l’histoire et la République, le faire pour Abdoulaye Daouda Diallo.
Mais, se lever un matin, balancer un courrier dans les réseaux sociaux, parce qu’on nous dit que c’est un engagement de campagne, je pense que ce n’est pas élégant sur le plan de la république », a déploré Babacar Aba Mbaye.
« Je ne crois pas à cette politique qui consiste à rationaliser les dépenses publiques »
Cependant, concernant la motivation principale de ce projet de loi, le député se veut cash : « dans le fond, je ne crois pas à cette politique qui consiste à rationaliser les dépenses publiques ». Il s’explique : « nous sommes un pays qui n’a pas assez de médecins, qui n’a pas assez d’enseignants, qui n’a pas assez de policiers, …
Je ne crois pas à cette politique du rabot. Il n’y a pas de gras dans ce pays à raboter. Pour moi, faire croire aux gens que nous allons rationaliser les dépenses publiques alors que nous savons que depuis presque une décennie, le problème du Sénégal c’est que 70% des dépenses publiques sont exécutées par des structures autonomes ».
Ce qu’il attend du nouveau régime, c’est qu’il élimine un certain nombre de structures. « Mais, ils sont en train de nommer à tout va. Je suis partant pour qu’on ait une politique autour de la qualité de la dépense publique, parce que c’est la qualité de la dépense publique qui fonde l’efficacité de la dépense publique. Je suis sûr que concernant le Hcct et le Cese, si on enlève les charges, on peut passer de 15 milliards à 10 milliards de budget. Je suis convaincu que la démocratie qu’on a au Sénégal mérite qu’on ait des institutions stables. Si on veut dire qu’on est une grande démocratie, il ne faut pas être une démocratie uniquement électoraliste », a laissé entendre Babacar Abba Mbaye
Par ailleurs, précise-t-il : «ce que ce régime doit faire c’est apprendre à construire des consensus sur beaucoup de sujets où des gens en font une affaire personnelle ». « La question de fond c’est la capacité que nous avons à construire des consensus forts et créer une stabilité et permettre à tout gouvernement d’avoir une politique sur le long terme », a-t-il ajouté




