L’inculpation de Badara Gadiaga a suscité une vague de réaction dans l’opposition et la Société Civile sénégalaise Cheikh Oumar Anne, membre de la Nouvelle Responsabilité, n’est pas resté sensible à la situation du chroniqueur de la Tfm, jugeant son arrestation comme une régression démocratique.
Par Dieynaba TANDIANG
« Ce qui se passe est une vraie régression démocratique. Mais ça ne passera pas, parce que c’est de haute lutte que nous avons eus les acquis démocratiques », a déclaré l’ancien ministre de l’Enseignement Supérieur. Dans une déclaration transmise à la rédaction, il souligne que le fait qu’on veuille « bâillonner » la société civile est anormal. « Le Sénégal a dépassé ce stade depuis longtemps. Ce n’est pas bien pour le Sénégal et son image. La société civile s’est toujours battue pour les libertés démocratiques », a martelé le collaborateur de l’ancien Premier Ministre Amadou Ba.
Par ailleurs, il a invité les autorités du pays à se ressaisir et à reculer. « C’est le système démocratique qui les a amenés au pouvoir. Les Sénégalais ne se laisseront pas faire. Les arrestations pour délit d’opinion sont scandaleuses et honteuses. Vouloir nous imposer un parti-Etat, ça ne passera pas. Les Sénégalais vont se dresser pour dire non. La liberté d’expression est un acquis définitif au Sénégal », a rappelé M. Anne. Selon lui : « on peut arrêter des gens, mais les Sénégalais vont continuer à s’exprimer. Le dispositif est là. Le régime doit respecter les droits des Sénégalais ».
Il a tenu à marquer, au nom de la Nouvelle Responsabilité, leur solidarité à Badara Gadiaga et à tous ceux sont victimes de « l’autoritarisme » du régime « qui ne veut pas entendre des voix discordantes ». « La Nouvelle Responsabilité dénonce avec la dernière énergie l’emprisonnement de Badara Gadiaga », a fait savoir Cheikh Oumar Anne.
Selon lui, on ne peut pas empêcher les gens de parler et d’analyser la situation. « Le débat politique ne peut être régenté par le régime », soutient-il, avant de souligner : « ce qu’on attend du régime, c’est de travailler et de trouver des solutions aux préoccupations des populations. Mais pas de se donner en spectacle en alimentant des polémiques. Les Sénégalais attendent d’eux des résultats concrets. Ils doivent faire attention », prévient-il. Pour le maire de Ndioum, la pire des choses pour un régime, c’est le manque de résultats. « Ils n’ont qu’à se mettre au travail pour faire avancer davantage le Sénégal », préconise-t-il.
« Quand on s’engageait en politique, c’était pour mourir au début des années 70. Quand vous étiez dans l’opposition, vous risquiez votre vie. Nous nous sommes battus dans des conditions très difficiles, ce ne sont pas ces actes qui ne feront reculer. Le Sénégal est tombé entre les mains de personnes incapables de prendre en charge les préoccupations des Sénégalais, incapables de comprendre les enjeux du moment, qui considèrent que par la violence, on peut museler le peuple. Ce n’est pas possible. C’est inacceptable », martèle M. Anne. Cheikh Oumar Anne se veut clair : « on ne musèlera pas le peuple. Nous nous battrons pour que Badara Gadiaga retrouve la liberté et que les Sénégalais puissent librement exprimer leurs avis. Le pouvoir n’a pas le monopole de la vérité. Le Sénégal restera debout », conclut-il.