Pendant que des voix se lèvent, notamment dans la société civile pour dénoncer la spirale de violence à l’Université Cheikh Anta Diop dont les campus social et pédagogique sont occupés par les FDS, c’est silence radio en Conseil des ministres. Ni le Président de la République, ni le Premier Ministre n’ont évoqué le sujet dans leur communication.
Selon le communiqué du Conseil des Ministres de ce mercredi 3 décembre 2025, seul le Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a fait une communication sur l’amélioration du système de paiement des allocations d’études. Aucun autre détail n’est noté dans ce communiqué.
Ce mercredi, 3e jour d’affilé où étudiants et Forces de l’ordre se livrent une bataille féroce. Malgré les appels à la négociation, les étudiants restent intraitables tant que les FDS n’évacueront pas le campus social et le campus pédagogique. Plusieurs blessés, pour la plupart des étudiants, ont été évacués à l’hôpital Principal de Dakar, selon des sources médiatiques.
Face à cette situation de plus en plus désolant, la Commission nationale des Droits de l’homme (CNDH) du Sénégal se dit « gravement préoccupée » par la crise qui secoue les universités, notamment l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), marquée ces derniers jours par « des affrontements violents entre étudiants et forces de l’ordre ».
Dans un communiqué publié ce mercredi 3 décembre 2025, la CNDH « lance un appel au calme » et rappelle « l’importance de maintenir un climat apaisé dans l’espace universitaire ». Elle invite les acteurs à « privilégier le dialogue pour chercher les meilleures conditions de sortie de crise ». L’institution appelle les autorités à adopter « des mesures pacifiques » dans la gestion des revendications et à veiller à « l’intégrité physique et morale » des étudiants, tout en encourageant ces derniers à exprimer leurs doléances « de manière pacifique dans le strict respect des lois et règlements ».
Rappelant que « le droit à l’éducation est un droit fondamental », la CNDH réaffirme sa disponibilité à contribuer à toute initiative de « médiation, d’écoute et de concertation » en vue d’une solution rapide et durable.
Dans la même veine, le Directeur exécutif d’Amnesty International/Sénégal, Seydi Gassama a dénoncé la gestion des bourses des étudiants. « Il faut que l’État refuse de croire que la violence autour des bourses est dans l’ordre normal des choses », a martelé Seydi Gassama à la RTS. Selon lui, les bourses des étudiants sont budgétisées comme les salaires des fonctionnaires. Donc, dit-il, si l’on paie les salaires, on devrait payer les bourses. Il a, par ailleurs, invité l’État à tout faire pour préserver la paix dans l’espace universitaire.
Par Dieynaba TANDIANG




