DECLARATIONS DE SONKO APRES SA SORTIE DE PRISON : Quand le protocole du Cap Manuel ressuscite «Pastef»
Le protocole du Cap Manuel a permis la libération de Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye de prison et favorisé la résurrection du parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef).
Par Ibrahima DIOP
Le vendredi 15 mars 2024, un jour après sa libération, Ousmane Sonko confirmait qu’il y a eu des négociations lors de son séjour carcéral à la prison du Cap Manuel. Le leader de Pastef a reconnu des discussions avec des émissaires de Macky Sall.
Au cours d’une conférence coanimée avec Bassirou Diomaye Faye, lui aussi sorti de prison à la faveur de la loi d’amnistie adoptée par l’Assemblée nationale, il a révélé que les discussions portaient sur trois points. « Il y a effectivement des discussions qui ont porté sur trois points. Les contacts pluriels ont eu lieu. Leurs émissaires m’ont expliqué qu’il faut que l’élection soit reportée sous prétexte qu’il ne peut pas y avoir d’élection sans moi et un autre candidat. Je leur ai répondu que le rejet de ma candidature ne peut en aucun cas justifier le report de l’élection », expliquait-il.
Le deuxième point a concerné la loi d’amnistie. Il renseigne qu’une stratégie a été déroulée en donnant des instructions aux députés de Pastef d’interpeller la Garde des Sceaux par rapport à certains points du projet de loi. « Sur la loi d’amnistie, j’ai dit à mes députés de demander au ministre de la Justice si les actes de torture et les crimes de sang en font partie ? Si oui, il nous faut voter contre et c’est ce qu’ils ont fait. Mais la loi a été votée et nous en avons bénéficié. C’est la raison pour laquelle, nous sommes présents ici aujourd’hui pour s’adresser aux sénégalais», précisait-il.
Le dernier point, selon toujours le leader de Pastef, concernait leur participation au Dialogue national. « Là aussi, notre position n’a pas changé. Nous avons toujours dit que nous refusons de dialoguer avec un pistolet sur la tempe.
Pourquoi devons-nous aller au dialogue ? Depuis nos débuts en politique, nous sommes dans la constance », déclare-t-il. Ce qu’on peut interpréter comme une « condition » posée par Ousmane Sonko avant de participer au dialogue. On peut d’ailleurs comprendre qu’après sa libération, certains de ses proches aient pu prendre part aux concertations, contrairement au premier Dialogue où ils avaient pris le contrepied de leur allié au sein de Pourquoi devons-nous aller au dialogue ? Depuis nos débuts en politique, nous sommes dans la constance », déclare-t-il.
Ce qu’on peut interpréter comme une « condition » posée par Ousmane Sonko avant de participer au dialogue. On peut d’ailleurs comprendre qu’après sa libération, certains de ses proches aient pu prendre part aux concertations, contrairement au premier Dialogue où ils avaient pris le contrepied de leur allié au sein de Yewwi Askan Wi, Khalifa Ababacar Sall qui n’avait pas opté pour la politique de la chaise vide. En un mot comme en mille, ces aveux de l’opposant d’alors sur les discussions avec le pouvoir de Macky Sall ont abouti à son élargissement de prison ainsi que celui de Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
Mais pas que. En effet, elles ont aussi le privilège de « ressusciter » le parti Pastef dont la dissolution par décret a été actée le 31 juillet 2023 pour appels «fréquents» à des « mouvements insurrectionnels ».