Les rideaux de la 8ème édition du Forum Galien Afrique sont tombés le vendredi 31 octobre 2025, session dédiée à la Journée scientifique. Selon les spécialistes qui ont pris part à ce panel sur la science, la digitalisation et le système d’information jouent aujourd’hui un rôle central dans la gouvernance sanitaire.
Par Idrissa NIASSY
Aujourd’hui, la digitalisation et le système d’information sont parmi les éléments clés de la gouvernance sanitaire. Si le système d’information sanitaire permet de collecter, stocker et analyser des données fiables sur la santé de la population, en aidant les décideurs à planifier, suivre et évaluer les politiques publiques de santé sur des bases factuelles, la digitalisation, quant à elle, favorise la traçabilité des actions, la réduction de la corruption et une meilleure utilisation des ressources. Les plateformes numériques permettent de suivre les dépenses, les stocks de médicaments, et les performances des structures sanitaires.
Selon M. Diagne de la Banque mondiale, toutes ces plateformes permettent d’avoir non seulement la bonne information pour co-orienter les ressources là où il faut, mais de renforcer un élément qui est assez particulier, l’efficience dans l’utilisation des ressources. « Il y a environ 20 à 40 % des ressources qui sont dans le secteur qui ne permettent pas d’atteindre en réalité des résultats significatifs pour le secteur de la santé », a-t-il signalé. Pour lui, ce sont des « ressources inefficientes ». « Qui doivent être utilisés dans la perspective d’intégrer nos programmes dans nos différents ministères ».
Parlant de la mobilisation des ressources, il a indiqué que le premier pilier et le premier pas à faire, c’est de « s’assurer que ce que vous avez déjà, vous l’utilisez de manière efficace ». Parce que, dit-il, c’est cela qui crée l’espace budgétaire pour pouvoir prendre les ressources-là et les allouer sur d’autres périodes. « C’est un élément sur lequel on devrait un peu plus s’arrêter dans nos pays, pour faire plus d’investigations. Car, nous devons assurer la sécurité des populations, et pour cela, d’une manière ou d’une autre, la tendance que nous voyons, les ressources extérieures vont continuer à baisser, et c’est tout à fait normal », a-t-il déclaré lors du premier panel sur : « Le financement endogène de la santé » à l’occasion de la Conférence inaugurale axée sur : « La souveraineté sanitaire en Afrique : état des lieux, défis et perspectives ». D’après lui, les pays peuvent compter sur les ressources, en mettant en place des stratégies qui leur permettent d’assurer, à construire des systèmes de santé résilients, avec « une souveraineté qui compte et qu’il faudra supporter ».
L’exemple de Djibouti qui consacre 80 % de son budget aux ressources humaines et c’est l’achat des intrants des médicaments, a été mis en exergue. Dans ce pays, les 20 % qui restent, vont servir aux différentes épidémies, et aux investissements, ce qui est une problématique. C’est pourquoi, selon le ministre de la Santé de ce pays, le budget programme est adopté avec le ministère du Budget. « Nous sommes en train de voir comment on peut financer mieux la santé, la résilience, la rationalisation de ce que nous avons, et surtout la prévention. Parce qu’elle coûte moins cher que le thérapeutique », a déclaré le Dr Ahmed Robleh Abdilleh, ministre de la Santé de Djibouti. Il a profité de cette occasion pour déplorer le fait que les partenaires financent ce qu’ils veulent et non ce que veut le pays. « Nos partenaires ne financent pas ce que nous voulons aussi, en général. Ça fait des années que je cours derrière la digitalisation », a-t-il martelé.




