L’Alliance pour la transparence des élections (ATEL) se considère « exclue » du processus électoral. A l’issue de leur Assemblée générale, hier jeudi, ses membres ont décliné un plan d’actions de quatre (4) points pour exiger la transparence du scrutin législatif prévu le 17 novembre prochain.
Par Ousmane THIANE
Fraichement portée sur les fonts baptismaux, l’Alliance pour la transparence des élections (ATEL) s’engage pour la transparence dans le processus électoral en perspectives des élections législatives anticipées du 17 novembre 2024.
« Réunis ce jeudi 19 septembre 2024 en Assemblée générale constitutive, les 110 partis et mouvements politiques fondateurs de l’Alliance pour la transparence des élections (ATEL) soussignés ont décidé de conjuguer leurs efforts et de recourir à tous les moyens légaux en vue de faire échec au putsch électoral que le pouvoir Pastef veut opérer le 17 novembre prochain », lit-on dans leur résolution.
Ce large front de l’opposition se considère « exclu » du processus électoral. « Pour la première fois depuis 1993, des élections sont organisées au Sénégal en excluant les partis d’opposition de toute forme de participation à l’élaboration du processus.
Le Président de la République prétend décider seul, par décrets, de questions relevant du domaine de la loi. Cette méthode cavalière, dont le dessein indiscutable est de surprendre les acteurs politiques et de mettre le Conseil constitutionnel devant le fait accompli, constitue une violation flagrante de l’article 2 du Protocole additionnel de la Cedeao.
Devant la mobilisation de ATEL, le communiqué du dernier conseil des ministres évoque de prétendues «concertations» dont la seule fonction serait d’«informer» les acteurs sur les décisions unilatérales et illégales de l’Etat Pastef.
Une telle régression démocratique ne saurait être acceptée de la part d’un pouvoir cherchant à étouffer la démocratie qui lui a permis d’accéder aux affaires il y a à peine six mois ». « Rien ne peut justifier les atteintes que le pouvoir Pastef cherche à porter contre cette longue tradition de concertation et de consensus. Nous exigeons par conséquent le respect de l’article 4 de la Constitution qui dispose que « les partis politiques et les coalitions de partis politiques concourent à l’expression du suffrage dans les conditions fixées par la Constitution et la loi ». L’organisation d’un scrutin n’est pas l’apanage du seul parti au pouvoir », fustige l’ATEL rappelant que « la Constitution exige l’implication de toutes les parties prenantes ».
Un plan d’actions décliné en quatre points pour « protéger et sauvegarder les acquis démocratiques »
Les membres fondateurs de l’ATEL annoncent déjà un plan d’actions pour, avancent-t-ils, « protéger et sauvegarder les acquis démocratiques de notre peuple ». Primo, ils exigent de l’Etat « la tenue immédiate d’une véritable concertation dont l’ordre du jour permettra à tous les acteurs de faire leurs propositions et qui aura le mandat d’élaborer des consensus sur les points litigieux ».
Les entités signataires de la Charte fondatrice engagent par la suite le Pôle juridique de l’ATEL « à diligenter la saisine des organes judiciaires compétents, notamment la Cour d’appel, la Cour suprême, le Conseil constitutionnel et la Cour de justice de la CEDEAO ».
Toujours dans le cadre de leur plan d’actions, les responsable de l’ATEL annoncent une tournée auprès des autorités religieuses et traditionnelles du pays, ainsi qu’aux représentations diplomatiques. Ce, informent-ils, « en vue de partager avec elles la bonne information ».
Aussi, l’ATEL projette-t-elle de tenir un grand rassemblement le 27 septembre prochain à 15h à la Place de la Nation ex-Obélisque. Khalifa Ababacar Sall et Cie appellent ainsi les sénégalais‘‘ à participer massivement’’ à cette manifestation afin de ‘‘matérialiser le soutien populaire aux revendications de transparence du scrutin prévu le 17 novembre’’.
Pour rappel, parmi les 11O personnalités et formations politiques ayant signé la charte fondatrice de l’ATEL, figurent entre autres l’ex premier ministre Amadou Ba, l’Alliance pour la République (Apr), l’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, Thierno Alassane Sall de la République des Valeurs, Pape Djibril Fall, le Rewmi d’Idrissa Seck, l’AFP, Aly Ngouille Ndiaye, Aminata Mbengue Ndiaye (PS), Bougane Guèye Dani…




