L’APR appelle le peuple à « manifester pacifiquement« devant l’Assemblée nationale, le 2 avril prochain, pour s’opposer à la proposition de loi interprétative de la loi d’amnistie qui sera examinée, en séance plénière, le même jour, à 10 heures.
Par Ousmane THIANE
L’Alliance pour la République (Apr) bande ses muscles en prélude à l’examen en séance plénière, le 02 avril, de la proposition de loi n°05/2025 portant interprétation de la loi d’amnistie n°2024-09 du 13 mars 2024. Son Secrétariat exécutif national (SEN) met d’ores et déjà en garde le groupe parlementaire de Pastef-Les Patriotes quant à un éventuel dessein de vouloir revenir sur cette loi. « Si le souhait du Pastef est de revenir sur cette loi, nous lui demandons de surseoir à la machination grossière de l’interprétation et d’aller jusqu’au bout en l’abrogeant purement et simplement.
Autrement, l’APR demeure fière de cet acquis du pardon et de l’oubli, fruit du dialogue et de la concertation entre Sénégalais », déclare-t-il dans un communiqué. Preuve que l’APR compte faire face à cette initiative, elle appelle le Peuple sénégalais à « manifester pacifiquement » le 2 avril devant l’Assemblée nationale, pour dit-elle, « s’opposer à la volonté d’absoudre les commanditaires et les auteurs de violences politiques et d’indexer les Forces et de Défense de Sécurité, qui exerçaient leur rôle régalien de maintien et de rétablissement de l’ordre, face à des velléités insurrectionnelles ».
Le SEN estime que « cette loi scélérate d’interprétation, tendancieuse et politicienne, a un seul but : diviser les Sénégalais entre militants de Pastef et les autres et promouvoir une rupture d’égalité entre citoyens ». Il réitère ainsi son soutien aux Forces de Défense et de Sécurité dans leurs missions républicaines tout en rappelant « qu’elles ont agi face à une insurrection, selon les trois principes du maintien de l’ordre : la légalité, la nécessité et la proportionnalité ».
Par ailleurs, le SEN projette de soumettre au Front pour la défense de la démocratie et de la république (FDR) l’idée d’une manifestation nationale devant l’Assemblée contre cette loi d’interprétation de loi d’amnistie mais aussi contre ce qu’il qualifie de « dérives dictatoriales du régime » de Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
L’APR réclame l’audition par le procureur du porte-parole du Gouvernement, Moustapha Sarré
Sur un autre registre, le SEN de l’APR a dénoncé les « déclarations graves » du porte-parole du Gouvernement, Moustapha Njekk Sarré sur les finances publiques et la mort de l’ancien ministre des Finances et du Budget, Moustapha Ba. « En soutenant publiquement que Mouhamadou Moustapha Ba a avoué un maquillage des chiffres avant d’être tué, M. Sarré ajoute à l’arc de l’irresponsabilité une corde de l’indignité », martèle-t-il. Le SEN condamne cette « sortie désastreuse d’un coutumier des faits » et demande l’auto saisine du procureur de la république. « Au regard de l’extrême gravité des accusations, le SEN demande au Procureur de la République de convoquer immédiatement M. Sarré pour une audition, afin qu’il puisse apporter les preuves de ses déclarations. Pour rappel, en décembre dernier, des propos similaires ont valu au journaliste Adama Gaye une convocation, un placement en garde-à-vue, une inculpation et un procès », dira-t-il.
Appel pour la libération des détenus politiques
Concernant la vie du parti, le SEN exige la libération des détenus politiques Farba Ngom, Lat Diop et Abdoulaye Ndiaye, militant et chroniqueur. Il affirme que ces derniers sont « pris en otage par un régime incapable, dont la seule volonté est de porter atteinte à l’APR et d’empêcher sa réorganisation en vue des prochaines batailles politiques ». Aussi, le SEN de l’APR a-t-il informé que des visites au niveau des familles religieuses seront organisées à compter de ce vendredi (hier, ndlr) « pour les sensibiliser sur la gravité de la situation actuelle du pays ».