FACE A FACE AVEC LA PRESSE : Les contrevérités de Diomaye
Par Ibrahima DIOP
Si la sortie médiatique du Chef de l’Etat, ce samedi, a mérité des applaudissements dans l’opinion publique, pour les esprits avertis, certaines de ses déclarations ne reflètent pas la vérité. En effet, quand le Président Diomaye Faye déclare, concernant les fonds politiques alloué à son prédécesseur, qu’il n’a rien trouvé dans les caisses cela pose problème ; du moment qu’il affirme en même temps avoir porté secours aux nécessiteux (objectif de ces fonds), il s’emmêle les pinceaux. Là, on est tenté de se demander avec quels fonds il a aidé ces nécessiteux. Certainement pas avec les fonds politiques qu’il a trouvés vidés. Autre fait troublant, c’est que même s’il annonce la réforme de ces fonds, il n’a pas fait mention de leur suppression. Pour le moment, les fonds politiques demeurent !
L’une des choses marquantes de cette conférence de presse, c’est sa relation avec Ousmane Sonko, son Premier Ministre ou son ami. On se perd d’ailleurs dans son récit ! Le Président de la République semble avoir du mal à distinguer leurs rapports amicaux et institutionnels. En évoquant son amitié avec l’actuel Premier Ministre Ousmane Sonko, Bassirou Diomaye Faye a précisé : «nous sommes devenus amis en prison ». Là encore, on a du mal à suivre son raisonnement.
En effet, comment il peut baptiser son enfant et lui donner le nom d’Ousmane Sonko, alors qu’ils n’étaient pas amis ? Cette question mérite d’être élucidée. Ce que Diomaye Faye veut faire de ses relations personnelles avec Ousmane Sonko ne concerne en aucun cas les Sénégalais. Ce qui nous intéresse, c’est Bassirou Diomaye Faye Président de la République et Ousmane Sonko Premier Ministre. Les deux jouent des rôles différents que leur confère la constitution. Aujourd’hui, ce qu’on attend du Chef de l’Etat, c’est qu’il fasse respecter au Premier Ministre les règles du jeu édictées par la Constitution qui régit en même temps leurs relations. Qu’il s’assume en tant que Chef d’Etat et qu’il rappelle son Premier Ministre à l’ordre. Quant à leurs relations personnelles, cela relève du cadre privé.
Bassirou Diomaye Faye n’en reste pas là. Suivant son raisonnement concernant la légitimité d’une assemblée populaire sur la représentation nationale, le Chef de l’Etat est dans la même logique de déni des institutions. Dire que le Premier Ministre peut « avoir une meilleure assemblée en convoquant des gens dans la rue» est d’une extrême gravité. Le Président dénie une Institution de la République qu’est l’Assemblée Nationale en la comparant avec une assemblée de rue, une assemblée populaire, chose extrêmement grave !




