Cité dans une affaire de « blanchiment de capitaux, association de malfaiteurs, escroquerie, corruption, trafic d’influence et abus de biens sociaux », le député Farba Ngom fait face à une procédure de levée de son immunité parlementaire.
Par Ousmane THIANE
Il est dans l’œil du cyclone ces derniers jours. Lui, c’est Mouhamadou Ngom plus connu sous le nom de Farba Ngom. Le ministère de la Justice, saisi par le Parquet du Pool judiciaire financier, a écrit à l’Assemblée nationale pour demander la levée de l’immunité parlementaire du député-maire des Agnams (Matam), dans le cadre d’une vaste enquête sur des « activités suspectes de blanchiment de capitaux » dont la valeur est estimée provisoirement à plus de 125 milliards de francs CFA. Farba Ngom bénéficie du soutien de ses camarades de parti. Ces derniers projettent d’organiser un rassemblement, ce jeudi, à partir de 16 heures, au siège de l’APR situé sur la route de Ouakam.
Le député qui se proclame « mackyste » jouit d’une certaine influence au sein de l’APR. Surnommé le «griot» de l’ex-président Macky Sall, le membre du groupe parlementaire « Takku Wallu Senegaal » figure parmi les figures émergentes des « marron-beige ». Né le 05 mars 1971 à Nguidjilogne, il s’est engagé en politique en 2009 auprès de Macky Sall. Depuis, il a été de tous les combats de l’Alliance pour la République (Apr) et de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby). Élu député en 2013, il devient maire des Agnams en 2014. Il siégera dans la XIVème puis dans la XVème Législature.
En 2023, il a été nommé Secrétaire national de l’organisation et de la mobilisation par le secrétariat exécutif national de l’APR. Farba Ngom est décrit par ses proches comme un militant convaincu qui n’hésite jamais à aller au charbon pour défendre son mentor. Que les détracteurs de celui-ci soient au sein dudit parti ou dans les rangs des formations politiques adverses. Son ascension politique a souvent connu des soubresauts à l’image des accusations portées à son encontre et relatives à l’achat d’une maison à Dakar à 700 millions cash. Des allégations qu’il avait illico presto démenties avec véhémence. Son ascension politique risque d’être ébranlé par l’enquête de la Cellule nationale de traitement de l’information financière (Centif) portant sur « des transactions suspectes de 125 milliards de francs Cfa » et qui dévoile « des mécanismes opaques mêlant sociétés écrans et flux financiers injustifiés ». Cette affaire politico-judiciaire met le député dans une position inconfortable. Dans le viseur de l’actuel régime, Farba Ngom voit ainsi son immunité parlementaire en danger.