La Place du Souvenir africain de Dakar, a abrité les 8 et 9 juillet 2025, le tout premier « Ndadjé national » sur les Filières agricoles justes, un espace d’échanges et de concertation entre acteurs agricoles, économiques et institutionnels. Organisé dans le cadre du projet Gunge Mbay d’Enabel, avec le soutien de l’Union européenne, cet événement a réuni producteurs, entreprises, ministères, partenaires techniques et organisations de la société civile engagés dans la structuration de filières plus équitables.
Par Idrissa NIASSY
Dans un contexte de relance de la production nationale et de renforcement de la souveraineté alimentaire, la contractualisation entre producteurs et transformateurs reste un enjeu central. C’est pourquoi, depuis deux jours (8 et 9 juillet 2025) s’est tenu à la Place du Souvenir africain de Dakar, le premier «Ndadjé national» sur les Filières agricoles justes. Cette rencontre organisée dans le cadre du projet Gunge Mbay d’Enabel, avec le soutien de l’Union européenne, est une occasion pour les parties prenantes d’élaborer une charte nationale des Filières justes. Cette charte vise à encadrer les relations commerciales par des principes de transparence, de prévisibilité, de respect mutuel et d’équité, au bénéfice des exploitations familiales comme des Petites et moyennes entreprises (Pme) agroalimentaires.
Ce « Ndadjé national » vise non seulement à partager cette charte, mais de recueillir des engagements formels et de poser les bases d’un système de reconnaissance des entreprises partenaires de ces nouvelles dynamiques contractuelles. Selon le Représentant pays Enabel au Sénégal, Abou El Mahassine Fassi-Fihri, l’engagement des acteurs en faveur de relations commerciales plus équilibrées, plus durables, plus solidaires, est à saluer.
Cette charte lancée en partenariat avec l’Agence de régulation des marchés (Arm) et le Fonds national de développement agro sylvo pastoral (Fndaps) sous financement de l’Union européenne va permettre, avec l’appui d’autres projets d’Enabel, d’accompagner près de 60 000 producteurs de céréales dans le Sine Saloum, tout en diffusant des pratiques agricoles durables et en renforçant les capacités des exploitations familiales. « Il s’agit également de s’engager à leur côté pour bâtir des chaînes de valeur locales, solides et inclusives », a-t-il expliqué lors de la cérémonie d’ouverture de cette cérémonie.
Avant d’ajouter : « nous croyons fermement qu’un système alimentaire plus équitable est non seulement possible, mais nécessaire. Un système où la valeur est partagée, où les relations sont durables, et où chaque acteur est reconnu et respecté pour son rôle dans la chaîne ». Pour lui, il est bon de produire, mais vendre est encore mieux. C’est pourquoi, le projet Gunge Mbay a mis en œuvre une stratégie ambitieuse d’appui à la commercialisation, conçue avec les opérateurs économiques, dont près de 70 ont déjà intégré la dynamique, pensée pour répondre à leurs contraintes, leurs marchés, et à leurs ambitions.
« Aujourd’hui, nous franchissons une étape importante, celle de la confiance, de l’engagement collectif, d’un cadre commun : une charte des filières justes, qui consacre les attentes mutuelles entre producteurs, transformateurs, distributeurs et pouvoirs publics », a-t-il valoir. Il a profité de cette occasion pour accueillir à bras ouverts le rôle du Fndaps et l’Arm, qui ont su mobiliser leur expertise, tout en garantissant un cadre de concertation inclusif, qui leur a permis de poser les bases d’un dialogue structuré entre tous les maillons de la chaîne. Pour les consommateurs, il leur conseille le consommer local afin de soutenir ce projet de société.