L’Observatoire de la Qualité des Services Financiers (OQSF) et le Cabinet Global Islamic Finance & Transactions (GIFT), dans le cadre de la mise en œuvre des actions d’éducation financière, ont organisé ce mercredi 22 octobre 2025 à l’intention du Collectif des journalistes économiques du Sénégal (COJES) un atelier de formation sur la finance Islamique. Cet atelier a pour objectif d’outiller les journalistes pour mieux comprendre, traiter et diffuser l’information relative à la finance islamique.
Par Massaër DIA
M. Papa Amadou Diagne, Secrétaire Exécutif de L’OQSF, a affirmé : « La rencontre qui nous réunit aujourd’hui, est d’une grande importance en ce sens qu’elle vise à renforcer les capacités des journalistes économiques pour une plus grande compréhension et une meilleure dissémination des instruments de la finance islamique auprès de nos populations. « Nos remerciements appuyés vont au Président du COJES et à l’ensemble de ses membres qui n’ont ménagé aucun effort pour un bon déroulement de cette session ».
Il estime que la finance islamique, au cœur des débats aujourd’hui, incarne des principes de responsabilité, de transparence et de solidarité, en adéquation avec les nouveaux défis socio-économiques.
Il a tenu à préciser que cette journée constitue un cadre d’échanges fructueux et constructifs, à cet égard et il invite les journalistes à capitaliser l’ensemble des connaissances acquises permettant de promouvoir la finance islamique comme levier d’inclusion financière et sociale au Sénégal.
Quant à M. Dialigué Faye, Coordonnateur du COJES, il affirme : « A ce titre, je tiens d’abord à remercier les organisateurs, l’OQSF et le Cabinet GIFT pour cette initiative qui vient à point nommé. Dans un contexte où le Sénégal cherche à renforcer l’inclusion financière et à diversifier ses instruments économiques, la compréhension de la finance islamique n’est plus un luxe : c’est une nécessité. La finance islamique n’est plus un sujet de niche. Au Sénégal, où plus de 95 % de la population est de confession musulmane, nous croyons savoir que cette finance éthique, fondée sur le partage des profits et des pertes, et l’interdiction du Riba (intérêt), représente un levier stratégique pour l’inclusion financière ».
M. Abdoulaye Lam, expert en finance islamique et directeur du cabinet Global islamic, finance and transactions (Gift), souligne : «A travers aussi des instruments de la financière sociale islamique, tels que le Waqf et la Zakat, on peut maintenant mettre en place des fonds de solidarité que l’Etat peut rediriger pour financer non seulement les bourses familiales, mais la couverture maladie aussi peut être financée à travers ces Waqfs-là. Déjà là, on a tout expérimenté avec la couverture maladie de plus de 100 « Ndongo daara », avec des objectifs vraiment ambitieux. Là, il est très important aujourd’hui de mettre en œuvre tous ces instruments-là qu’offre la finance islamique ».
M. Lam estime que la finance islamique évolue bien au Sénégal.
Selon M. Lam, entre 2015 et 2021, la taille des actifs de la finance islamique avait doublé au niveau mondial, allant de 2 000 milliards de dollars à presque 4 000 milliards de dollars, 3 800 et quelques milliards. Il souligne que malheureusement, ce qui a été noté est que les pays africains, principalement, sont vraiment à la traîne.
Et M. Lam de conclure : « Dans ce développement-là, on constate que les pays du Moyen-Orient, l’Europe qui portent cette croissance, et que c’est très limité au niveau africain. Il y a lieu pour nos pays d’essayer de capter le maximum de ces fonds-là. Les défis sont multiples. Il y a des défis réglementaires. La réglementation évolue, mais elle n’est pas encore complète. Il y a aussi des défis au niveau des politiques publiques. En 2017, on a essayé de ne pas faire les données, de réactualiser les données qu’on avait. Sur la base de cette étude, on est sortis avec un moment de 500 milliards qu’on peut qualifier chaque année au Sénégal ».
D’après les termes de référence, la finance islamique occupe une place croissante dans le paysage économique et financier sénégalais. Et selon les estimations de la Banque Islamique de Développement et de la BCEAO, le potentiel du marché en Afrique de l’Ouest se chiffre à plusieurs centaines de milliards de FCFA, avec un taux de bancarisation encore faible (environ 20 % de la population adulte au Sénégal est bancarisée, contre une moyenne africaine de 43 %). Et cette situation laisse une large marge d’expansion pour des solutions inclusives et adaptées aux réalités locales.
« Fondée sur des principes éthiques, participatifs et solidaires, notamment l’interdiction du riba (intérêt), le partage équitable des profits et des pertes, ainsi que l’ancrage dans l’économie réelle, la finance islamique offre une alternative crédible et inclusive à la finance conventionnelle », précise -t-on dans les TDR.




