Les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (Africa Cdc), en partenariat avec le gouvernement du Sénégal et Gavi, l’Alliance du Vaccin, ont organisé un Forum régional de haut niveau sur la vaccination en Afrique de l’Ouest. Cette rencontre qui s’est tenue du 17 au 19 octobre 2025, au Centre international de conférence Abdou Diouf (Cicad) de Diamniadio, à Dakar, est une occasion pour les ministres de la Santé, des Finances et des Affaires Étrangères, ainsi que les experts techniques d’accélérer les progrès en matière d’équité vaccinale, de financement, et de production et souveraineté vaccinales en Afrique de l’Ouest.
Par Idrissa NIASSY
Depuis quelques années, la région Ouest africaine continue de faire face à des inégalités persistantes dans la couverture nationale de la vaccination qui est une thématique transversale qui intéresse tout le monde. C’est pourquoi, l’Union africaine (UA) s’engage à accompagner les 15 pays de l’Afrique de l’Ouest dans cette dynamique, à travers sa vision d’une Afrique en bonne santé, protégée et résiliente. Selon le Professeur Julio Rakotonirina, Directeur à la santé aux affaires humanitaires et sociales de la Commission de l’Union africaine, qui a pris part au Forum de haut niveau sur la vaccination en Afrique, l’accès aux vaccins de base pour les enfants est essentiel pour sauver des vies.
« Cet accompagnement passe par le renforcement des systèmes de santé, la promotion de la fabrication locale, et l’achat groupé des vaccins », a-t-il déclaré lors de ce Forum qui est un espace d’actions pouvant permettre d’élaborer une feuille de route régionale, ambitieuse, définissant des mécanismes complexes de financement, de suivi et de réduction des comptes. Pour lui, les engagements qui seront pris durant ces trois jours (du 17 au 19 octobre 2025) à Dakar, doivent se traduire en résultats tangibles pour que « chaque enfant, chaque communauté et chacun de nos 15 pays soient pris en charge ». Il invite, par ailleurs les participants à des échanges forts, constructifs et communs vers des solutions durables. « C’est par notre engagement collectif que nous garantissons un avenir où aucun enfant d’Afrique de l’Ouest ne sera privé de la protection qu’offre la vaccination, souligne-t-il.
D’après lui, dans l’agenda 2063 de l’Union africaine, il est bien souligné que nous devons avoir non seulement une population en bonne santé, assurer une meilleure couverture vaccinale, mais de transformer le défi du financement de la santé en opportunité. C’est-à-dire, trouver une solution africaine sur la base du contexte africain. Et la Commission de l’Union africaine est actuellement en train de promouvoir, dit-il, « le développement du financement national de son propre système de santé ».
Venu présider la cérémonie d’ouverture de ce Forum de trois jours, le ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, Dr Ibrahima Sy, a fait savoir qu’en Afrique, tout doit être mis en œuvre pour sécuriser au maximum la vie de nos enfants par une protection complète contre les maladies mortelles et l’état de la vaccination. Comme l’Afrique fait face à de réelles menaces sanitaires liées à l’émergence de maladies zoonotiques, avec de nouveaux pathogènes, les virus, parasites, bactéries, qui sont de véritables armes de destruction massive, invisibles et plus redoutables pour l’humanité que les armes nucléaires, il invite les gouvernements à procéder à la vaccination pour continuer à sauver les populations africaines de désastres monétaires et aussi à sauver nos économies fréquentes. « C’est pourquoi, nous devons continuer à investir dans la vaccination, non seulement pour réduire le poids des maladies et des décès, mais également pour améliorer les infrastructures hospitalières », a-t-il déclaré.
Le ministre de la Santé a profité de cette occasion pour déplorer le fait que l’industrie pharmaceutique africaine ne fournit que 0,25 % de la production mondiale, alors que le continent représente 20 % de la population du monde. « Le continent continue d’importer plus de 90 % de ses médicaments et 99 % de ses vaccins, ce qui le rend extrêmement dépendant de l’aide internationale », a-t-il fait valoir. « Dans la situation actuelle, l’Afrique reste encore vulnérable face à la convergence des maladies infectieuses et continue d’être en grande partie dépendante de l’Europe », ajoute-il. « La vaccination demeure l’un des piliers de la santé primaire. C’est pourquoi, en Afrique, les programmes de vaccination solides et fiables doivent être notre priorité », a dit pour sa part Mady Ba de l’Oms Sénégal. Pour lui, les enfants sont protégés contre 13 maladies aujourd’hui.
Papa Moussé Ndiaye, Directeur de Path pour le Sénégal et l’Afrique de l’Ouest, une Ong américaine basée à Dakar, prenant la parole, a fait savoir que l’Afrique doit compter sur son propre financement de la santé. Vu les récents développements par rapport à l’aide internationale, dit-il, ce n’est plus un secret que de compter sur l’aide internationale qui deviendra aujourd’hui de plus en plus difficile. « Tourner vers des financements domestiques serait tout à fait justifié pour assurer la continuité de la vaccination », déclare-t-il.




