Au Sénégal, bien que la fraude de l’électricité soit difficilement quantifiable, du fait qu’on ne sait pas d’où cela provient, elle fait perdre beaucoup d’argent à l’État.
Par Idrissa NIASSY
L’État perd entre 60 et 90 milliards F Cfa chaque année à cause de la fraude sur l’électricité. Selon Papa Toby Gaye, Directeur général de la Senelec, au Sénégal la fraude de l’électricité occasionne entre 17 et 18 % de pertes. Parmi ces pertes, 10 % sont dus au transport du produit et les dysfonctionnements techniques. Ce qui avoisine entre 60 et 90 milliards F Cfa de pertes en chiffres d’affaires.
Pour mettre fin à ces pratiques, il est prévu la mise en place d’un système permettant d’identifier non seulement les clients, mais aussi de suivre leur consommation. Ce qui permettra un jour d’identifier la provenance de la fraude. « L’État va mettre en place un système qui permettra d’identifier les clients, en suivant la consommation d’électricité. Ce système va nous permettre un jour d’identifier toutes les anomalies », a-t-il déclaré lors de sa présentation pour le partage de la nouvelle feuille de route de la société d’électrification qu’il dirige.
Le ministre de l’Énergie, Birame Souley Diop, présidant la cérémonie de clôture de cet atelier de deux jours, est revenu sur la fraude de l’électricité qu’il qualifie d’extrêmement grave. « C’est un élément extrêmement grave. Raison pour laquelle, il y a un travail de sensibilisation à faire avec la Senelec pour aboutir à la transparence», a-t-il fait valoir.
Concernant la gestion sur le ciblage de la subvention, ce dernier de déclarer : «nous y travaillons». Par ailleurs, il a fait part qu’il ne sera plus accepté dans ce pays la fabrication de centrales électriques de moins de 500 MW. «J’invite les partenaires et autres collaborateurs de la Senelec à travailler à la réalisation de centrales de grande capacité, tout en travaillant à renforcer le patrimoine de la société d’électrification avec des centrales Epc», a-t-il lancé. « On a tellement perdu de temps et on ne veut plus en perdre », ajoute-t-il. Il est revenu également sur le gaspillage d’énergie sur les édifices publics qui font perdre chaque année à l’État la rondelette somme 71 milliards de nos pauvres francs. Parlant de nos capacités de stockage de gaz, il a fait savoir qu’elles ne répondent plus aux normes. « Il y a une réglementation sur le stockage de sécurité. Pour répondre à ce besoin, il faut tout casser et reprendre à zéro », a-t-il conclu.
De la réforme du secteur minier
Ce chapitre entre dans le cadre de l’atelier sur la transparence et la gouvernance des ressources extractives avec la presse économique, l’Association des journalistes pour la transparence dans les ressources extractives et la préservation de l’environnement (Ajtrepe) et de la présentation des différentes entités à savoir : l’état des lieux, bilan annuel et les projets phares. Cette rencontre a vu la participation de tous les Directeurs généraux des différentes directions du Département de l’Énergie, du Pétrole et des Mines. La participation du ministre, Birame Souley Diop, à ces travaux qui ont démarré à 9 heures 30 minutes jusqu’à 22 heures, est saluée par tous les participants.
Concernant la réforme du secteur énergétique sénégalais, ce dernier de faire savoir que la loi a été posée au niveau du secrétaire général du gouvernement et elle est en train d’être observée à ce niveau-là. Cette réforme était portée par le Mca qui est un programme des États-Unis que le nouveau président a décidé d’arrêter. Pour combler le vide financier, les nouvelles autorités ont décidé d’inverser la tendance en poussant la société à aller chercher des financements qui seraient moins chers pour la mise en place de centrales propres (centrales Epc).
Ce nouveau plan de production a permis non seulement à la baisse des coûts de l’électricité, mais à la Senelec de se porter mieux. S’agissant de l’électrification rurale dont le taux est de 65,86 %, contre 98 % pour le monde urbain, le Directeur général de l’Agence sénégalaise de l’électrification rurale (Aser), Jean Michel Séne, a fait part qu’à part les 6 300 localités en cours d’exécution, il est prévu une augmentation de 1 000 autres villages à électrifier. Pour lui, 400 localités seront électrifiées cette année. « Pour l’année 2026, 459 localités seront atteintes », a-t-il expliqué. Il a également indiqué que la redevance tourne autour de 2,5 milliards F CFa.
