Le Président Bassirou Diomaye Faye demande un programme spécial de maîtrise des dépenses publiques après la publication du rapport d’audit de la Cour des Comptes. Il a instruit le PM Ousmane Sonko d’engager des concertations pour trouver « des consensus adaptés à la mise en œuvre soutenable du nouvel agenda de transformation de la gestion des finances publiques ».
Par Ousmane THIANE
Le Chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye n’est pas resté insensible face aux conclusions du rapport d’audit de la Cour des comptes sur les finances publiques au titre des gestions de 2019 au 31 mars 2024. En conseil des ministres hier, le président a appelé « à l’application de mesures conjoncturelles et structurelles urgentes pour renforcer la résilience et la crédibilité de notre système économique, budgétaire, financier et comptable ». Il a, en ce sens, demandé au premier ministre Ousmane Sonko l’élaboration d’un chronogramme de mise en œuvre de toutes les recommandations du rapport.
Ce n’est pas tout. Car, le locataire du Palais a instruit le chef du gouvernement « de lui faire parvenir, dans les meilleurs délais, un programme spécial de maîtrise des dépenses publiques, en tenant compte des impératifs économiques et sociaux, à court et moyen termes, dictés par le déploiement de la vision « Sénégal 2050 » ».
Poursuivant, Bassirou Diomaye Faye a souligné l’importance d’une bonne maîtrise des programmes budgétaires, des plans de financement et de trésorerie de l’Etat pour les trois prochaines années, des dépenses fiscales et de la dette publique. « Sur ce dernier point, il a demandé au Ministre des Finances et du Budget et au Ministre chargé de l’Économie de proposer, sous la coordination du Premier Ministre, une nouvelle réglementation sur les conditions et modalités d’émission des emprunts de l’Etat ainsi qu’un nouveau cadre organisationnel de pilotage et de gestion de la dette publique.
Le Premier Ministre veillera également à la préparation rapide par le Ministre des Finances et du Budget d’un projet de loi rectificative des finances, en perspective du débat d’orientation budgétaire », renseigne le communiqué.
Par ailleurs, le Chef de l’Etat a indiqué au Premier Ministre, au Ministre des Finances et du Budget et au Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, « l’urgence d’asseoir l’intégrité de l’information financière en termes de fiabilité, d’exhaustivité, d’exactitude et de sincérité ; d’accélérer la digitalisation et l’interopérabilité des systèmes d’informations économiques, financières et comptables de l’Etat ; de renforcer la supervision du processus de cadrage macroéconomique ; d’améliorer la planification triennale consensuelle des investissements publics financés sur ressources externes et internes et des partenariats public-privé ».
Le Chef de l’Etat demeure convaincu que « la situation de vérité assumée est l’occasion d’engager une transformation objective et en profondeur des administrations économiques, financières et comptables de l’Etat et de leurs interrelations avec les partenaires et le système financier ». Par conséquent, il en appelle à « un véritable changement de paradigme dans la gouvernance administrative, économique, financière et comptable de l’Etat ».
Ainsi, pour une bonne mise en œuvre des réformes voulues, il a demandé au Premier Ministre d’engager des concertations avec toutes les forces vives de la Nation, les centrales syndicales, le secteur privé national et le patronat notamment, afin de partager avec précision les conséquences de la situation décrite et de trouver les consensus adaptés à la mise en œuvre soutenable du nouvel agenda de transformation de la gestion des finances publiques, dans la solidarité et la protection sociale des couches vulnérables ».