Pendant que le Premier Ministre s’offre ce bain de foule, des populations à Touba Diourbel et dans le nord sont submergées par les eaux de pluies.
Par Dieynaba TANDIANG
Ce week-end, dans la cité religieuse, une nouvelle alerte hydrique frappe fait état du débordement du bassin de rétention de Keur Kabb qui a cédé sous le poids des eaux pluviales, aggravant une situation déjà critique. La rupture du bassin entraîne un drainage incontrôlé des eaux vers les quartiers les plus vulnérables. Plusieurs habitations sont désormais exposées à un risque élevé d’inondation, tandis que des zones comme Ndock pourraient se retrouver totalement isolées. Ce sinistre survient quelques semaines seulement après l’éclatement du bassin de Pofdi, révélant une fragilité des infrastructures de drainage dans la zone.
Cependant, selon un communiqué du ministère chargé de l’Hydraulique et de l’Assainissement, les autorités ont immédiatement balisé les zones critiques et annoncé des réparations dès ce dimanche (hier). Les premiers villages impactés par cet épisode sont situés dans un rayon de trois kilomètres : Ndock, Darou Rahmane et Ngassame, notamment dans les zones agricoles d’arachide et de niébé.
Toujours selon le communiqué, face à l’urgence, trois équipes d’intervention ont été déployées, avec comme objectif de contenir l’écoulement à l’aide de sacs de terre et d’une digue provisoire. « Dans l’immédiat, le transfert d’eau depuis le bassin de Nguélémou vers Keur Kabb a été suspendu, permettant de stopper l’écoulement extérieur », souligne-t-on dans la correspondance. Les autorités assurent que, malgré cet incident, le bassin dispose désormais de suffisamment d’espace pour accueillir de nouveaux volumes d’eau jusqu’à la fin de l’hivernage.
Le ministère a également révélé que Keur Kabb a reçu plus de 2,7 millions de m³ d’eau pluviale depuis le début de la saison, alors que sa capacité initiale était prévue pour 1 million de m³. Une surcharge qui a mis en évidence la nécessité urgente d’augmenter sa capacité. Selon le communiqué du ministère, un marché a déjà été attribué pour étendre le bassin de 4 hectares supplémentaires, portant sa superficie totale à 8 hectares, afin d’anticiper de futurs épisodes similaires et renforcer la résilience hydraulique de la ville sainte de Touba.
En visite de terrain dans les quartiers inondés le député Pape Djibril Fall a dénoncé « le manque d’empathie » des autorités étatiques face à cette « tragédie ». « Je suis profondément attristé par cette situation que vivent aujourd’hui nos compatriotes de la ville sainte, plus exactement dans les quartiers Soura, Guèdè, Darou Khoudouss, Ngiraanen, Këur Niang, Madiyana Maarya, Dianatoul Firdawsy, Garabu Serigne Ibra. Je suis peiné et sidéré par le mutisme et le manque d’empathie du gouvernement face à cette tragédie », a déclaré le président du mouvement « Les Serviteurs ».
Selon Pape Djibril Fall, des centaines de maisons ont été envahies par les eaux, forçant des familles entières à quitter leur domicile. Des mosquées auraient également été abandonnées, selon le parlementaire.
Par conséquent, M. Fall a réitéré son appel en faveur du déclenchement du Plan ORSEC, tout en insistant sur la nécessité de mobiliser rapidement les pouvoirs publics et les moyens de l’État, en impliquant notamment le ministère de la Santé, la Brigade nationale du service d’hygiène, la Direction de la protection civile, ainsi que la Délégation à la solidarité nationale. Pape Djibril Fall a, en outre, exhorté les autorités à utiliser le Fonds de solidarité pour venir en aide aux sinistrés.
Lâché d’eau au Manantali : les riverains du fleuve Sénégal sous la menace d’une crue
Par ailleurs, dans le nord, les populations riveraines du fleuve Sénégal sont sur le qui-vive. Victimes d’inondations depuis le début de l’hivernage, elles craignent le pire, après le lancement de l’alerte concernant un éventuel lâchés d’eau au niveau du barrage de Manantali. Une alerte lancée ce week-end annonce que le barrage de Manantali aurait ouvert ses vannes ce dimanche 14 septembre 2025 à l’Echelle de Podor logée au Quai Elhadj Boubou Sall, à 8 heures, le niveau du fleuve Sénégal était à 5, 01 mètres. Le samedi, à la même heure, il se situait, à 4, 99 mètres. Selon la note, la tendance est à la hausse de 2 centimètres entre samedi et dimanche. L’année dernière à la même période, le plan d’eau était à 4, 73 mètres.




