La Journée internationale de la femme dont le thème de cette année est « Pour TOUTES les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation », continue de susciter des réactions dans le monde, en particulier en Afrique. En effet, le Partenariat de Ouagadougou en a profité pour mettre en lumière les contributions d’une avocate, d’une jeune activiste et d’un enseignant-chercheur, tous engagés pour la promotion des droits des femmes.
Par Idrissa NIASSY
Le Partenariat de Ouagadougou, dans le cadre de la Journée internationale de la femme célébrée le samedi 8 mars 2025, sous le thème : «Pour TOUTES les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation», met en contribution des idées novatrices d’une avocate, d’une jeune activiste et d’un enseignant-chercheur, tous engagés pour la promotion des droits des femmes. Leurs actions, bien que spécifiques, se renforcent mutuellement, créant une dynamique de changement et d’émancipation collective. Ils s’appellent Pr Georges Guiella, enseignant-chercheur à l’Institut supérieur des sciences de la population (Issp) de l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou, Me Francine Aka-Anghui, avocate en Côte d’Ivoire, et Oumou Hawa Diallo, une jeune activiste féministe guinéenne.
Bien que provenant de milieux et de parcours différents, ces trois acteurs partagent un objectif commun : «l’égalité de genre et l’autonomisation des femmes». Comme l’a mentionné Me Francine Aka-Anghui, présidente de l’Association des Femmes Juristes de la Côte d’Ivoire, spécialiste des droits de l’Homme et des droits des femmes, « Force est de constater qu’il y a une déperdition des filles au fur et à mesure de l’avancement dans les études ».
Ce phénomène souligne la nécessité de garantir une égalité des chances pour toutes les filles, indépendamment de leur contexte social ou économique, et de lutter contre les obstacles qui entravent leur éducation et leur autonomisation. Pour elle, les défis pour garantir les droits des femmes sont «immenses». C’est pourquoi, l’association qu’elle dirige a profité de cette Journée de la femme pour plaider en faveur de réformes législatives et une meilleure application des droits des femmes. « Nous menons des activités de plaidoyer auprès des gouvernements pour améliorer la législation sur les droits des femmes et toutes les questions y afférentes. Nous encourageons aussi le leadership féminin à travers des formations et des activités en réseau », a-t-elle affirmé.
La jeune activiste féministe guinéenne, Oumou Hawa Diallo, membre du Club des jeunes filles leaders de Guinée, Coordinatrice du programme « Girls Talk Guinée» et membre du Think Tank Jeunes du Partenariat de Ouagadougou, abondant dans le même sens, appelle ses pairs à s’engager pour déconstruire les stéréotypes de genre au niveau communautaire. « Les jeunes peuvent jouer un rôle clé en devenant des ambassadeurs du changement et en militant activement pour les droits des jeunes filles et des femmes, en réalisant des activités communautaires liées aux droits sexuels et reproductifs, à l’égalité de genre et à la lutte contre les violences basées sur le genre », affirme Oumou Hawa Diallo, lauréate du concours photo du coaching Femme modèle en 2022. Ces deux actions qui se rejoignent, ont permis à ces deux dames de mener des activités pour sensibiliser les communautés aux droits des femmes et à l’égalité des droits, à travers des formations, des campagnes de sensibilisation et des ateliers sur les droits humains.
Les résultats des recherches du Pr Guiella, Conseiller de recherche du Partenariat de Ouagadougou (PO), mettent en lumière l’impact des normes sociales sur l’autonomisation des femmes, et trouvent un écho dans les initiatives d’Oumou Hawa Diallo et de Me Aka-Anghui, qui œuvrent à déconstruire ces normes au niveau local et communautaire. En termes clairs, ces travaux montrent que l’autonomisation des femmes, en particulier dans le domaine de la santé reproductive, est profondément liée à la prise de décisions individuelles et collectives.
Elles ont également révélé les obstacles systémiques (normes sociales, domination masculine) qui freinent cette autonomisation. «Depuis 2019, l’Issp, à travers sa plateforme de recherche Performance Monitoring for Action (Pma), collecte et analyse des données pour étudier le lien entre égalité de genre et autonomisation des femmes, en particulier dans le domaine de la santé et du bien-être des femmes. Ces données, accessibles aux chercheurs, portent, entre autres, sur l’autonomie décisionnelle en matière de santé reproductive, le poids des normes sociales et de genre relatif à la sexualité et à la fécondité, la coercition reproductive, etc », s’est réjoui M. Guiella.
Ces trois acteurs, par leurs approches complémentaires, incarnent l’essence de l’engagement pour l’égalité de genre, de la recherche académique à l’action législative en passant par l’engagement communautaire. La recherche fournit les preuves nécessaires à l’action politique et sociale, tandis que l’engagement pratique des activistes et des juristes participe à l’évolution des politiques publiques et des mentalités. Leurs contributions se croisent et se renforcent pour dessiner un avenir où l’égalité de genre est pleinement réalisée.