Le Conseil des diffuseurs de presse a été interdit d’accès à la Maison de la Presse pour tenir sa conférence de presse ce lundi. Dans un communiqué parvenu à la rédaction de Lii quotidien, la Coordination des Association de presse dénonce une tentative d’oppression de la presse.
Par Adji Ousseynou DIOP DIALLO
Les organisations membres de la Coordination des Associations (Cap), à l’unanimité, dénoncent et s’insurgent contre l’interdiction faite au Cdeps de tenir sa conférence à la Maison de la Presse. D’après une note publiée hier, le Cdeps a porté à la connaissance de l’opinion publique que sa conférence de presse qui était prévue ce lundi 20 janvier 2025, n’a pas pu se tenir. « Pour cause, l’accès à la Maison de la presse Babacar Touré a été interdit au Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS) », informe la note.
Ce qui q fait réagir la Cap. Dans un communiqué publié hier, la Coordination des Associations de Presse estime « qu’il est temps de refuser, de résister face à cette tentative d’oppression ». « Tant de représailles et de forfaitures sont passées sans qu’une réponse adéquate ne leur soit appliquées », lit-on dans le communiqué.
La Cap estime qu’il est d’une impérieuse nécessité de rappeler les missions de la Maison de la presse, qui est en marge de celles des pays de la sous-région, malgré les nombreuses récriminations. « En plus d’être un réceptif et un réceptacle de leurs activités, ses missions lui confèrent l’obligation d’entamer des médiations afin de faire « taire toute querelle mettant en cause la presse ».
Par conséquent, « la Cap en appelle au sens de la responsabilité de l’administrateur, Sambou Biagui, qui, par ailleurs, est journaliste. Elle tient à lui rappeler qu’il est entré tristement dans l’histoire en interdisant à une organisation faitière représentative d’y tenir une activité ».
« Pour la première fois dans l’histoire de la presse du Sénégal et l’ouverture de la Maison de la Presse en 2014, une association faîtière reconnue par les pairs, est interdite d’y tenir une activité de communication », s’indigne la Cap. « Cette bâtisse est le refuge naturel des journalistes et acteurs des médias. Si un journaliste ou technicien des médias est inquiété, il a le droit d’aller s’y refugier comme s’il était dans l’ambassade de son pays à l’étranger. En somme, elle représente pour la profession un sanctuaire de la liberté de la presse », rappelle le communiqué.
Le nouveau régime indexé
Dans sa note publiée plus tôt, Mamadou Ibra Kane, président du CDEPS, a confié que le directeur de la maison de la presse, Sambou Biagui, lui avait pourtant donné des assurances hier (dimanche 19 janvier 2025) que les dispositions nécessaires seront prises pour la tenue de cette conférence de presse du patronat de la presse sénégalaise. « Malheureusement, il ne m’est pas revenu et aujourd’hui, ses propres services ont tenté de rentrer en contact avec lui, mais n’ont pas pu le joindre. Le résultat final, c’est qu’on interdit la maison de la presse au patronat de la presse », a regretté M. KANE. Prenant acte de cette situation qui, dit-il, serait «orchestrée par le nouveau régime», le CDEPS lance un appel au président de la République Bassirou Diomaye Faye, mais également « aux partenaires du Sénégal pour que la tentative de musellement de la presse ne puisse aboutir. Il en va de la démocratie au Sénégal, il en va du développement du Sénégal et aucune politique de souveraineté ne pourra être couronnée de succès si la presse est réprimée», prévient le directeur d’Africom.
En effet, pour M. Kane, «c’est la presse qui nous a permis de réaliser trois alternances politiques. Donc, le Sénégal a intérêt et a besoin d’une presse libre et indépendante, d’une presse plurielle, quelles que soient les sensibilités politiques», a-t-il déclaré.
Après plusieurs tentatives, Seneweb n’est pas parvenu à joindre Sambou Biagui, le directeur de la Maison de la presse Babacar Touré pour sa version des faits.
Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal donne rendez-vous mercredi prochain à 11 h, au même lieu, pour la tenue de cette conférence de presse.
