Au Sénégal, le taux de mortalité dans nos structures de santé, surtout dans les établissements publics de santé est énorme, d’après les constats de certaines indiscrétions. Qu’est qui justifie cela ? Mystère et boule de gomme.
Par Idrissa NIASSY
En Afrique subsaharienne, Au Sénégal en particulier, ce n’est pas la mortalité en tant que telle qui pose problème, mais c’est les heures où les décès sont enregistrés. Selon le ministre de la Santé et de l’Action Sociale, Dr Ibrahima Sy, après quelques constats faits par certaines indiscrétions, «les décès sont plus importants entre 19h jusqu’à 6h du matin». Ce qui interpelle.
Les questions que l’on doit se poser, c’est de savoir si c’est l’ange de la mort qui décidé de frapper à ces heures, ou c’est la négligence des agents en garde qui ne surveillent pas les malades à ces heures où le sommeil prime avant tout. Parce qu’on ne sait pas jusqu’à présent qu’est-ce qui est derrière cette situation complexe, confuse, et difficile à comprendre. «Il faut que nous nous posons des questions et il faut qu’on regarde cette question-là», a-t-il fait valoir. «Parce que si les populations vont jusqu’à faire un constat et qu’il y a souvent des remontées d’informations, des gens qui vont jusqu’à écrire, ça veut dire qu’il y a un problème», ajoute-t-il. Dr Ibrahima Sy s’exprimait en marge de la Réunion annuelle conjointe tenue le mardi 29 avril à Dakar.
«Nous devons penser sur ce problème et qu’on voit les mesures correctives à apporter. Si c’est des problèmes de dysfonctionnement dans les structures de santé, qu’on le dise et qu’on essaie de trouver des solutions, parce que c’est la vie des citoyens qui est en jeu», a déclaré le Chef du département de la Santé. Il a profité de cette occasion pour parler du résultat de l’audit du personnel et de la masse salariale du ministère de la Santé et de l’Action sociale, qui est en cours. Concernant les résultats à partager avec les établissements, surtout les établissements publics de santé, ce dernier de faire savoir qu’il y a urgence à régler tous les contrats irréguliers qui ont été décelés. «On demande à l’État de faire l’effort de recruter, mais il faut faire le point pour savoir aujourd’hui réellement sur les contrats valables, où on en est, pour qu’on puisse dire comment on va répartir les quotas, une fois que les autorités nous accordent un quota pour le recrutement», martèle Dr Sy. Parce que, dit-il, «si on n’arrive pas à faire le point par rapport à ces contrats, on aura du mal à avoir une base objective pour faire la répartition des recrutements».
Par rapport à l’Action sociale, il a fait part qu’en écoutant les différents intervenants lors de cette réunion, «on semble être dans des paradoxes», qui peuvent aussi aider à dépasser beaucoup de situations. «La vision que j’ai par rapport à l’Action sociale, est très claire», a-t-il indiqué. Tout en faisant part que la dimension sociale de la santé, ou la dimension sociomédicale de la santé, permet de renforcer la santé des individus, tout en renforçant la promotion de la santé.
Il invite les acteurs (médecins, parlementaires, élus locaux, Bajenu Gox, etc.) à se pencher sur la réforme à mettre en place dans le secteur de la santé, du fait que les réformes vont aider à renforcer la protection sociale sur tous les groupes vulnérables. Il est revenu également sur la nouvelle vision qui consiste à voir aujourd’hui comment arriver à un basculement, qui va accompagner les problèmes de santé que les Sénégalais sont en train de vivre. «Parce qu’aujourd’hui, on se rend compte que les problèmes liés aux maladies non transmissibles, aux maladies émergentes, ont tendance à prendre le pas sur les maladies infectieuses classiques. Donc, il y a la nécessité de non seulement développer la prévention, mais aussi de faire une bonne promotion de la santé. C’est pourquoi, aujourd’hui, l’approche est de voir comment migrer progressivement d’une santé curative, à une santé qui va être beaucoup plus préventive», a-t-il conclu.




