Le khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour a reçu, dimanche, une délégation du Front de la défense de la démocratie et de la République (FDR, opposition), conduite par Amadou Mame Diop, député APR à l’Assemblée nationale.
En les recevant, le patriarche de Tivaouane a invité les membres de ce regroupement de l’opposition à cultiver la paix et la responsabilité, tout en évitant la transhumance. “La paix est nécessaire dans ce pays, car le Sénégal a toujours été un modèle en Afrique. Malheureusement, ce que nous voyons aujourd’hui est inquiétant, car tout le monde parle sans retenue”, a-t-il déploré.
Leur rappelant leur “lourde responsabilité de cultiver la paix” et de “défendre dignement (leur) position sans transhumer”, Serigne Babacar Sy Mansour a conseillé aux membres du FDR de “ne pas céder aux provocations”.
“Il y a beaucoup de partis politiques au Sénégal et chacun veut faire passer ses préoccupations”, a noté le marabout, qui relève qu”ils devraient, ce faisant, se conformer aux commandements divins.
Le Khalife général des Tidianes a souligné toutefois que “sans justice, il ne peut y avoir de paix”.
S’exprimant après l’entrevue avec Serigne Babacar Sy Mansour, l’ancien président de l’Assemblée nationale Amadou Mame Diop, responsable de l’Alliance pour la République (APR), ancien parti au pouvoir, a salué “l’engagement du marabout et sa grande sagesse dans la conduite de sa mission”. “Nous avons partagé avec le marabout nos inquiétudes, (par rapport à la situation actuelle de) notre pays”, a-t-il rapporté.
Selon Amadou Mame Diop, ces inquiétudes sont liées aux “restrictions des libertés fondamentales , (à la) remise en cause des libertés acquises par des générations antérieures, compromettant ainsi les acquis démocratiques”.
Pour lui, “l’affaiblissement des libertés ne favorise pas la paix sociale”. ”Nous avons aussi abordé la question de l’amnistie. Il était bon de rappeler l’objectif et l’historique à l’époque au mois de mars 2024 de ce projet de loi, qui avait un seul objectif : avoir la paix”, a dit le parlementaire.
Cette amnistie qui avait fait suite à un dialogue organisé par l’ancien président Macky Sall, était destinée “d’abord (à) l’apaisement du climat social, mais aussi (au) renforcement et (à) la consolidation de la cohésion nationale”, a fait valoir l’opposant. Elle avait permis, selon lui, d’avoir une élection inclusive en mars 2024.
