A l’occasion de la tripartite entre le Gouvernement, les syndicats et le patronat, hier, les centrales syndicales ont déploré les licenciements tous azimuts dans certaines structures de l’Etat. Elles appellent le gouvernement à ouvrir des concertations pour trouver des solutions.
Par Ousmane THIANE
La stabilité sociale du pays préoccupe les centrales syndicales. Ces dernières expriment leurs inquiétudes face à la situation délétère que traverse le pays face à l’ampleur des licenciements dans certaines structures de l’Etat. A l’occasion de la tripartite entre le Gouvernement, les syndicats et le patronat, hier, au Grand Théâtre, elles n’ont pas occulté le problème. « Le Sénégal est confronté actuellement à une détérioration du climat social avec la naissance de plusieurs conflits dans bien des secteurs », a déploré Mody Guiro, Secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts). Il souligne que cette situation s’explique par « l’absence, depuis quelques temps, de concertations au niveau national qui auraient permises aux différents acteurs de définir une vision commune pour construire des consensus forts, favorables à l’apaisement du climat social ».
Mody Guiro invite le gouvernement à se pencher rapidement sur les licenciements tous azimuts constatés ces temps-ci au Port autonome de Dakar, dans les universités, au Commissariat à la sécurité́ alimentaire, au ministère de l’Energie, à la Caisse des dépôts et consignations, au Grand Théâtre. « Il faut arrêter ces licenciements et ouvrir des discussions sous la supervision du ministre du Travail qui devrait faire le recensement exhaustif de tous les cas concernés. Ces violations flagrantes de la législation en vigueur au Sénégal ne peuvent être acceptées par les organisations syndicales », déclare-t-il.
Mody Guiro, CNTS : « Nous espérons que cette rencontre permettra l’ouverture, dans les meilleurs délais, de négociations pour trouver des solutions »
Mody Guiro souhaite que cette rencontre tripartite ne soit pas seulement « un cadre de plus mais, qu’il crée les conditions de l’emploi décent et durable et permette de relever les défis de la croissance économique et de la stabilité́ sociale de notre pays » parce que, dit-il, « l’environnement économique mondial nous y invite ». « Cette rencontre vient à son heure et nous espérons vivement qu’elle permettra l’ouverture dans les meilleurs délais de négociations pour trouver des solutions aux principales revendications des travailleurs sénégalais qui sont, aujourd’hui, lourdement impactés par la détérioration continue de leur pouvoir d’achat », a-t-il argué.
Le plaidoyer de la CNTS/FC et de la CSA
Avant Mody Guiro, le Secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal/Forces du changement (CNTS/FC), Cheikh Diop, a plaidé la cause des agents licenciés par des entreprises publiques ou parapubliques. « Nous constatons qu’il y a un renversement de la tendance. D’habitude, la sécurité sociale était dans le secteur public. Mais, aujourd’hui, nous assistons à des licenciements abusifs, avec plusieurs entreprises en difficulté », déplore-t-il appelant à des « négociations » afin de trouver des solutions.
Le Secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes (CSA), lui, a invité le gouvernement à œuvrer pour la réintégration des travailleurs licenciés par certaines structures de l’Etat. «Nous sommes ouverts à des négociations sur les plateformes des centrales syndicales pour la réintégration des travailleurs abusivement licenciés, sans respect de la règlementation en vigueur », a notamment assuré Elimane Diouf.