Par Dieynaba TANDIANG
La presse sénégalaise vit des moments « très difficile », a déclaré ce mercredi, Mamoudou Ibra Kane, le président du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse (Cdeps). Lors d’un point de presse tenu à la Maison de la Presse, il a affirmé que la menace de fermeture des entreprises de presse est bien réelle. « Plusieurs centaines d’emplois vont être perdus. Face à cette situation périlleuse, les cotisations sociales pour les travailleurs ne sont plus versées régulièrement et la couverture médicale n’est plus assurée pour nombre de cotisants du secteur des médias », alerté M. Kane.
A l’en croire, « cette situation catastrophique a empiré durant l’année 2024, notamment les dix premiers mois incarnés par le pouvoir du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, en raison de mesures handicapantes pour l’entreprise de presse ». En effet, indique le président du Cdeps, « asphyxiée fiscalement par des décisions injustes et économiquement affaiblie par des mesures de bannissement au niveau des entreprises publiques qui sont interdits de publicité par leur tutelle, les entreprises de presse privées des habituelles recettes sont réellement menacées dans leur existence. « Il s’y est ajoutée la décision superfétatoire d’une reconnaissance ministérielle pour le média déjà identifié dans le respect du code de la presse », regrette-t-il, avant de déclarer que l’affaiblissement de la presse peut être totalement en déphasage avec l’image de notre pays démocratique et disposant d’une presse libre et indépendante.
Pour Mamoudou Ibra Kane, la presse n’est ni un adversaire, encore moins un ennemi ; au contraire, elle peut être un formidable outil de vulgarisation des politiques publiques des dirigeants légitimement choisis par les Sénégalais. « A cet égard, dit-il, le Cdeps réitère sa disponibilité pour participer activement au dialogue rénové avec la presse que Son excellence le Président de la République a annoncé dans son appel du 14 août 2024 en conseil des ministres. Nous appelons également tous les citoyens sénégalais, la représentation nationale, les confréries musulmanes et l’Église, la société civile, les partis politiques, les acteurs des médias, pour contribuer à assoir un environnement favorable au renforcement de la liberté de la presse et de l’Etat de droit », a lancé le président du Cdeps.




