Comme avec Farba Ngom et Barthélemy Dias, Ousmane Sonko verse encore dans les menaces. Il a suffi qu’Abdou Karim Sall lui rappelle que le rapport de la Cour des comptes est biaisé, ce que toute l’opposition répète d’ailleurs à longueur de journée, pour que le Premier ministre s’emporte et menace de le mettre en prison, s’il n’était pas protégé par son immunité parlementaire.
Ousmane Sonko devrait pourtant se soucier de ceux qui ont fini de considérer la levée de l’immunité parlementaire de Farba Ngom et l’éviction de Barthélémy Dias de la mairie de Dakar, comme des «commandes politiques ». Après les menaces qu’il a proférées publiquement hier, tout dossier judiciaire impliquant à l’avenir le député maire de Mbao pourrait être également considéré comme une « commande politique ».
On se demande d’ailleurs pourquoi Ousmane Sonko a si facilement perdu sa sérénité, hier à l’Assemblée nationale.
Sur une quinzaine d’interventions, seules trois ne lui étaient pas favorables. Pourtant, on pouvait percevoir l’anxiété du PM. D’abord, avec une mine renfrognée quand il écoutait le député Adama Diallo. Ensuite, avec des propos qu’on pourrait traiter d’une querelle de borne fontaine quand il répondait à Thierno Alassane Sall et à Abdou Karim Sall.
Le climat de morosité économique que traverse le Sénégal pèserait-il autant sur Ousmane Sonko ?
Tout au long des débats, le leader politique, chef de parti, a pris le dessus sur le Premier ministre.
Ousmane Sonko peine encore à convaincre les Sénégalais qui attendent de lui des lueurs d’espoir afin de sortir de cette longue nuit qui dure depuis 11 mois.
Les mesures qu’il a annoncées sont encore à l’étape d’élaboration et nul ne sait quel sera leur impact réel sur les conditions d’existence des Sénégalais.