La CNTS, la CSA, l’UNSAS, l’UTS, la FGTS/A, l’UDTS, le CUCS et la CNTS/FC organisent le front social. Ces centrales syndicales ont décidé de se mobiliser et d’une seule voix, pour dénoncer la situation alarmante des travailleurs, face à une vague de licenciement, depuis que le nouveau régime est en place.
Le mouvement social est en ébullition. Un bouillonnement provoqué par la situation des travailleurs, notamment dans les institutions étatiques, depuis l’arrivée du nouveau régime. Les centrales syndicales, sous la houlette de leurs différents dirigeants, ont tenu ce vendredi un grand rassemblement au siège Madia Diop. Les secrétaires généraux des centrales syndicales, notamment Mody Guiro (CNTS), Elimane Diouf (CSA), Ivette Keïta (UNSAS), Alioune Ndiaye (UTS), Cheikh Alassane Sène (FGTS/A), Mariama Diallo, secrétaire générale de (UDTS), Bakhaw Diongue (CUCS) et Cheikh Diop (CNTS/FC), ont donné le ton.
Après avoir salué cette « grande » mobilisation, les responsables syndicaux ont exposé les problèmes dont souffrent pas mal de travailleurs des institutions Etatiques. Pour Lamine Fall, membre de la CNTS et porte-parole du comité technique des centrales syndicales, s’est félicité de cette mobilisation des travailleurs de tous les secteurs. « Les organisations de travailleurs ont la capacité de s’unir face à un monde du travail fortement éprouvé : licenciements, arrêts de contrats, entre autres. Il nous faut maintenir la mobilisation. La situation est intenable. Mais nous pensons que les autorités doivent trouver les moyens d’apaiser le climat social et de rétablir la confiance avec les travailleurs », a-t-il regretté.
Le secteur du pétrole en crise
Le secteur du pétrole, représenté par Sara Konaré, a également pris la parole, invitant ses camarades à pérenniser la mobilisation tout en exposant les difficultés que traverse son secteur. « Comment admettre que notre syndicat n’est pas dans un cadre de réflexion ? La problématique du respect des conventions collectives établies, ainsi que la sous-traitance avec des contrats à durée indéterminée, est en porte-à-faux avec la législation du travail », a-t-il dénoncé. L’accumulation des dettes a également été critiquée par le représentant du syndicat du pétrole, qui estime que « les autorités gagneraient à agir avec diligence pour résoudre les problèmes des travailleurs dans le secteur des hydrocarbures ».
Pour Ibrahim Sarr de La Poste, il était essentiel de mettre en lumière les difficultés de son secteur, lui aussi durement touché. Ce rassemblement peut être considéré comme un véritable grenier à problèmes. Le cadre unitaire des syndicats de La Poste a rappelé qu’aujourd’hui, leur secteur « est victime d’une mauvaise gouvernance et de sabotage ».
Le Port Autonome de Dakar en crise sociale
Abdoul Ndiaye, représentant du Port Autonome de Dakar, a dénoncé les licenciements injustifiés opérés sous la direction de l’actuel directeur général. « Ce sont plus de 700 jeunes qui ont été renvoyés. Ce qui se passe au Port de Dakar est un drame social. En effet, le chiffre avancé aujourd’hui n’est pas exact. Il s’agit précisément de 781 personnes qui sont actuellement chez elles, sans emploi », a-t-il informé, ajoutant que le directeur général du port, depuis son arrivée il y a quelques mois, n’a posé aucun acte pour préserver les emplois.
La Croix-Rouge sénégalaise, confrontée à des difficultés financières avec neuf mois de salaires impayés, a également exposé ses souffrances. Les secteurs de la pêche, du transport, de l’assainissement et de l’eau ont aussi partagé leurs préoccupations.
L’administration publique en désarroi
L’intersyndicale des agents de l’administration publique a exprimé son désarroi, soulignant que le monde du travail traverse une période de difficultés sans précédent. « Les gens sont mis à pied sans recours à la réglementation. Dans plusieurs ministères, on constate des licenciements et des arrêts de contrats sans aucune explication », a martelé le représentant du secteur.
Le monde éducatif se mobilise
Le monde éducatif n’est pas resté en retrait face à cette mobilisation. Hamidou Diedhiou, au nom du G7, a salué l’initiative des centrales syndicales, estimant qu’il s’agit d’une alerte et d’une interpellation pour faire savoir aux autorités que tous les secteurs souffrent. Il a insisté sur le fait que la grève n’est pas négociable. « Il nous revient le droit de faire face, en respectant les lois et règlements en vigueur », a-t-il déclaré.
Autre secteur en difficulté, c’est l’enseignement supérieur. Le représentant de l’enseignement supérieur, a tenu des propos similaires. « Ce qui se passe dans ce pays est inadmissible. Les autorités ne veulent aucunement répondre aux revendications. Nous ne pouvons plus attendre. À partir de la semaine prochaine, nous allons passer à la vitesse supérieure », a-t-il déclaré.
Le gouvernement pourra-t-il contenir ce feu qui couve au sein du mouvement syndicale