La modernisation de l’administration publique est un élément essentiel du programme de réforme du Sénégal. C’est pourquoi, pour renforcer ce programme au Niger et au Mali, des fonctionnaires des collectivités locales de ces trois pays sont formés chaque année par le Cegla afin de mettre en œuvre des politiques publiques importantes au niveau local.
Par Idrissa NIASSY
Dans le monde entier, en particulier au Sénégal, ce sont les collectivités locales qui portent le développement à la base et qui font en sorte que les citoyens aient des services de base qui améliorent leur cadre de vie. Mais, l’administration manque de compétences et de méthodes pour mener à bien des réformes visant à promouvoir l’économie et l’emploi. C’est pourquoi, le Centre d’excellence de gouvernance locale en Afrique (Cegla) a décidé de former environ 80 fonctionnaires des collectivités locales issus du Mali, du Niger et du Sénégal pour les renforcer avec une ressource humaine capable de prendre en charge tous les défis et qui soient les managers du futur. Ce qui leur permet de devenir ainsi les promoteurs du service public à la base, capables de mettre en œuvre des politiques publiques importantes au niveau local.
Selon le Professeur Ewald Eisenberg, Coordonnateur général du Cegla, au Sénégal, le gouvernement allemand promeut et accompagne la modernisation de l’administration et le renforcement de la gouvernance locale par le Projet Doolel Admin dont le Sesag est un des partenaires de premier plan, dans la formation des agents de l’État et dans la promotion du leadership féminin au sein de l’administration sénégalaise. «Grâce à la formation duale, alliant théorie et stages pratiques, les étudiants acquièrent rapidement des compétences opérationnelles», a-t-il déclaré.
Pr Eisenberg s’exprimait hier lors de la cérémonie d’ouverture de la 6ème édition du Colloque scientifique international qui se tient du 17, 18 et 19 décembre, dans la capitale sénégalaise, Dakar (Cesag), sous le thème : « Financements innovants des collectivités territoriales : Enjeux, perspectives et rôles de l’évaluation». Selon lui, le Cegla regroupant quatre Universités et deux laboratoires de recherche dans ces trois pays, soutient également la recherche en gouvernance locale, offrant aux jeunes chercheurs des opportunités de doctorat et des formations en méthodes de recherche. Au Sénégal, le Projet qui travaille avec le ministère de la Fonction Publique et de la Réforme du Service public et certains partenaires, dont le Cesag, pour mettre en œuvre les réformes de la modernisation du service public, intervient sur trois axes. Le premier, c’est de renforcer les capacités de pilotage des acteurs chargés de la réforme, de la mise en œuvre de la réforme. Le deuxième axe, c’est de mettre en place des méthodes et des outils de management public modernes dans deux ministères pilotes (le ministère en Charge de l’Économie et le ministère en Charge de l’Industrie et du Commerce). Et le troisième, c’est d’améliorer la qualité des procédures administratives au niveau territorial, soit dans deux régions pilotes, Kaolack et Kaffrine.
Le ministre de l’Administration Territorial et des Collectivités Locales de la Guinée Bissau, Dr Aristide Ocante da Silva, qui a présidé la cérémonie d’ouverture de ce Colloque, a fait savoir que son pays s’est engagé dans un processus visant la décentralisation de l’État, au vrai sens du terme, c’est-à-dire doter l’État de véritables collectivités décentralisées issues des élections locales, des mairies dans plusieurs localités du pays. «Depuis l’indépendance, la Guinée-Bissau n’est toujours pas dotée de collectivités locales décentralisées, malgré l’existence d’un projet de loi sur les communes et les collectivités décentralisées, ainsi que l’évolution du cadre administratif et institutionnel en ce sens», a-t-il fait savoir. Raison pour laquelle ce Colloque, dit-il, est venu à son heure. «Ces trois jours doivent constituer une opportunité pour chacun pour participer activement aux discussions, à croiser vos idées et à explorer des approches innovantes pour relever les défis communs auxquels nos territoires font face », a déclaré pour sa part, Mme le Directeur du Cesag, Rosaline Dado Worou Houndekon.