Le diabète, une pathologie considérée comme n’atteignant que les personnes adultes, est fréquent maintenant chez les enfants. Celui de type 1 est d’une gravité extrême s’il n’est pas diagnostiqué et traité, ce qui peut conduire au décès de l’enfant.
Par Idrissa NIASSY
Le diabète de type 1, moins fréquent chez l’enfant, en termes d’épidémiologie et de chiffres purs, commence à prendre de l’ampleur. Cette pathologie que d’aucuns pensaient qu’il n’atteignait que les personnes âgées, devient maintenant une gravité en termes de fréquence chez l’enfant. Cette pathologie, en pleine croissance chez cette couche vulnérable, si elle n’est pas diagnostiquée et traitée, l’enfant meurt.
Dans le monde, le nombre d’enfants diabétiques augmente, atteignant près de 1 200 000 enfants de moins de 20 ans. Selon le Professeur Babacar Niang, Coordonnateur de Cdic/Sénégal, et spécialiste du diabète pédiatrique, un adulte diabétique peut avoir le diabète pendant 5 ans sans le savoir et vivre avec. Ce qui n’est pas le cas chez l’enfant. Car, le diabète de type, 1 s’il n’est diagnostiqué, en moins d’une semaine, l’enfant décède. «C’est ça la particularité sur le plan épidémiologique», explique-t-il. Sur le plan thérapeutique, précise le Professeur Babacar Niang, l’enfant a des particularités sur le plan physiologique qui sont différentes de celle de l’adulte. « Sur le plan médicamenteux, c’est un enfant qui est dépendant de l’insuline », poursuit-il. Parce que dans le diabète de type 1, l’insuline est indispensable à la vie de l’enfant diabétique. « Donc, si on ne lui met pas de l’insuline exogène, l’enfant peut mourir », affirme-t-il. Pr Babacar Niang a également fait part, lors d’une conférence de presse en prélude à la Journée mondiale du diabète célébrée le 14 novembre prochain, que sur le plan évolutif, les complications sont essentiellement des complications aiguës qui peuvent engager immédiatement le pronostic vital à travers l’hypoglycémie et l’acidocétose.
Selon lui, les dernières études sur cette pathologie ont montré que 80 % des enfants diabétiques en Afrique ne sont pas diagnostiqués, ce qui est une particularité. «Ce qui veut dire, au Sénégal sur 1 000 enfants diabétiques connus, il y a peut-être 8 000 autres enfants diabétiques qui ne sont pas connus, donc qui meurent sans qu’on ne sache pourquoi ils sont décédés», a-t-il développé. C’est pourquoi, le Chef de service de diabétologie et d’endocrinologie au Centre hospitalier national d’enfants Albert Royer appelle à la sensibilisation du personnel de santé, de la population pour un diagnostic le plus précocement possible, ce qui est un enjeu. « L’autre enjeu, c’est de tout faire pour que l’enfant diabétique puisse vivre plus longtemps que possible. Parce que, l’espérance de vie d’un enfant diabétique ne dépassait pas un an », note-t-il. Raison pour laquelle, le Programme Cdic (Changer la vie de l’enfant diabétique, en français) a son sens.
Ce programme, mis en place par un partenariat public-privé, est axé sur trois volets principaux. Le premier découle sur des enquêtes démontrant qu’il n’y avait pas de diabétologues pour la prise en charge du diabète de l’enfant. Ce qui a permis de former 450 personnels de santé dans tout le territoire du Sénégal. Le Programme a également permis de mettre en place 21 sites de prise en charge du diabète de l’enfant dans tout le territoire du Sénégal. « Dans toutes les régions du Sénégal, il y a maintenant des centres de prise en charge du diabète de l’enfant », explique Pr Babacar Niang.
Ces centres sont équipés et les moyens nécessaires à la prise en charge sont donnés gratuitement. Cela dit, que l’insuline est donné gratuitement grâce à ce partenariat public-privé, sans compter l’éducation thérapeutique qui permet à l’enfant et à sa famille à s’auto-prendre en charge.




