MOUSTAPHA DIAKHATE, ANCIEN DEPUTE : « Pastef a vendu trois mensonges aux Sénégalais ! »
Moustapha Diakhaté, ancien député a été l’invité de Babacar Dione à Lii Tv dans la nouvelle émission « Face à la Une ». Le président du Mouvement « Aar Domu Sénégal » analyse sans complaisance, l’actualité politique.
Par Dieynaba TANDIANG
Népotisme
Ousmane Sonko et Diomaye avaient déclaré qu’une fois élus, les nominations se feront au mérite, selon les compétences des uns et des autres. Les postes supérieurs ne seront pourvus qu’à travers un appel à candidature. Ils ont trahi cet engagement.
Pour une rupture systémique, l’appel à candidature aurait été la meilleure méthode. En 1960 nous avions un système de népotisme. Les Sénégalais ont pensé qu’avec eux, on en aurait terminé avec cette pratique, mais cela n’est pas le cas.
Ils ont cependant évoqué des prétextes, mais cela ne tient pas car ils s’étaient engagés à mettre en place un comité Hadoc et cela a été fait pour le littoral, donc ils auraient pu le faire pour l’appel à candidature.
Dissolution du CESE et du HCCT
Ils ont évoqué une question de majorité. Je rappel que quand nous avons voulu dissoudre le Sénat, on avait qu’un seul sénateur. Il faut qu’ils essaient de dialoguer d’abord et si ça ne marche pas on retiendra qu’ils ont eu la volonté de faire. C’est pour les mêmes raisons qu’ils n’ont pas fait d’appel d’offres pour les nominations, qu’ils n’ont pas dissout le CESE et le HCCT. Ils ont besoin de caser leur clientèle politique, c’est la seule raison. En réalité, le Pastef est dans la logique du clientélisme politique.
Impôt et domaines
Malgré leurs postures d’hommes d’Etat, Ousmane Sonko et Diomaye Faye se considèrent toujours comme des agents des impôts et domaines. Aucun Président du Sénégal, d’Abdou Diouf à Macky Sall, en passant par Wade, n’a une fois parlé d’impôts.
Si on quitte la fonction d’inspecteur des impôts pour devenir Président de la République, le seul livre qu’on doit interpréter c’est celui de la Constitution du Sénégal et non le code général des impôts, idem pour le Premier Ministre.
Malheureusement, le problème chez eux c’est qu’ils posent mal le problème de l’impôt au Sénégal. A la limite, ils ne comprennent même pas les problèmes de fiscalité au Sénégal. Le problème c’est qu’il n’y a pas plus de cinq cent mille Sénégalais qui paient les impôts, alors qu’en réalité, ils devraient être près de quatre millions.
Pour les entreprises, seuls 3 % paient les impôts, le reste ne s’acquitte pas de ce devoir. Ils devraient faire en sorte que le nombre de payeurs augmente pour en tirer le plus possible et baisser les montants.
Mais au Sénégal, il y a une « injustice fiscale » ; il y a une petite minorité qui supporte la fiscalité au Sénégal. C’est le débat qui doit être posé. Mais, nous avons comme l’impression qu’ils veulent utiliser l’impôt pour écraser des adversaires politiques ou des groupes de presse.
Rapports entre les nouvelles autorités et la presse
Sur les 40 milliards de F CFA que doit la presse aux impôts, seul 7 milliards est imputé à la presse privée. C’est la presse nationale qui doit les 33 milliards à l’Etat. Ils utiliser ce sujet pour écraser la presse privée. Sonko et Diomaye, depuis qu’ils ont pris le pouvoir, n’ont que deux armes : l’impôt et le foncier.
Le régime fasciste a deux ennemies : une presse libre et une justice indépendante. C’était le cas de Hitler et Mussolini. Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko sont dans la même logique. C’est grâce à la presse qu’il y a une pluralité d’opinion au Sénégal, or, leurs errements qu’on évoque ne les arrangent guère. Ce qu’il faut retenir c’est qu’ils n’ont aucun intérêt à s’en prendre aux médias. Ils ne peuvent pas éteindre la presse. C’était plus difficile avec Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade ; Macky Sall a eu des
rapports très difficiles avec la presse et cela n’a pas empêché à la presse de se développer au Sénégal. La presse fait partie des baromètres de la démocratie et cela, dans tous les pays du monde.
Rapport Sonko-Diomaye
Diomaye est un prête-nom. Sonko est à la fois Président et Premier Ministre. Le Pastef a servi trois mensonges aux Sénégalais. Le premier c’est le « Projet » ; le deuxième c’est la fin du népotisme qu’ils avaient promis alors qu’il n’en est rien; le troisième et le plus gros mensonge c’est la question du candidat Diomaye.




