Le Comité exécutif national du Sutsas, à travers son Secrétariat exécutif permanent (SEP), dans son manifeste du 43ème anniversaire (2 février 1982-2 février 2025) s’est réjoui de son rôle aux côtés de ses partenaires And Gueusseum, cadre d’unité d’action qui a fini de se tailler un crédit notoire par ses combats mémorables et ses acquis de grandes qualités.
Par Idrissa NIASSY
Dans ses combats figurent la question du logement, avec sa coopérative d’habitat « Decouwaye-Sutsas » qui se singularise par son professionnalisme et une transparence saluée par tous, au moment où la question du programme de logements sociaux Namora est en passe de connaître une issue heureuse.
Pour autant, ces victoires ne sauraient occulter les défis préoccupants du numérique posés au monde du travail et à ses organisations sociales, tout autant que le désir évident de la puissance publique de revenir sur le droit de grève et de faire du pacte de stabilité une panacée, un cheval de Troie récusant le passif social généré, pour ne retenir que l’actif.
Ce Syndicat qui œuvre dans le syndicalisme de développement personnel et collectif des militants et par ricochet, de tous les travailleurs de la santé et de l’action sociale tant au plan professionnel, intellectuel que matériel et social, a profité de ces moments pour réaffirmer son adhésion à la troisième voie dont la Fgts/B qui est le porte-étendard. « Nous demeurons convaincus qu’il ne saurait y avoir de stabilité sociale grâce à un pacte qui n’a que seul but de déstabiliser et… réduire à leur plus simple expression les syndicats sectoriels, raison d’être des faîtières», a réaffirmé le Ben du Sutsas.
Il dénonce, par ailleurs, la stigmatisation de secteurs sociaux tels que la santé et l’éducation qui n’augure rien de réjouissant. «Il est remarquable que le budget 2025 du ministère de la Santé et de l’Action Sociale représente moins de 6 % du budget national et s’éloigne de fait des 9 % préconisés par l’Oms», a déploré le Bureau exécutif national.
Cependant, selon lui, tout est «urgence» dans le secteur. C’est pourquoi, les organisations syndicales ont l’obligation de faire face à la sinistrose distillée avec persistance. Pour cela, «il sera de bon ton de reconstruire des unités d’action à même de leur permettre de faire face à cette ‘’vulnérabilisation’’ promise aux travailleurs», a-t-il conclu.
Le 2 Février 2022, le Sutsas, sur les traces des précurseurs, s’était rendu en pèlerinage à Diourbel, pour commémorer le quarantième anniversaire de son existence officielle. Ce ne fut pas seulement une journée d’un retour sur le passé pour célébrer des légendes vivantes ou disparues du Syndicat. Mais, il s’agissait plutôt de revisiter le parcours d’un syndicalisme «qui se construit patiemment et obstinément autour du triptyque auto-organisation, auto-développement, auto-défense. Un syndicalisme unitaire, constitué en une force unique dans un rapport de solidarité de tous les corps de métier du secteur, allant du technicien de surface au Professeur d’université. Un syndicalisme qui sait s’inscrire dans la durée parce que considérant le futur comme une opportunité, un territoire à explorer et surtout comme une autre dimension à construire», disait Dr Mballo Dia Thiam dans son discours d’Abidjan.