Chaque année, plus de 2 millions de filles sont soumises à des mutilations génitales féminines avant leur cinquième anniversaire. C’est pourquoi, à l’occasion de la Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines qui se tient ce 6 février 2025, les dirigeants du monde unissent leurs forces pour reléguer ces pratiques aux oubliettes de l’histoire.
Par Idrissa NIASSY
Les mutilations génitales féminines font des ravages dans le monde. Chaque année, plus de 2 millions de filles sont soumises à des mutilations génitales féminines (MGF) avant leur cinquième anniversaire. Mais pour 2025, si on ne fait pas attention, plus de 4,4 millions de filles, soit environ 12 200 chaque jour, risquent de subir des mutilations génitales féminines dans le monde. Les coûts de santé pour les survivantes des Mgf sont estimés à 1,4 milliard de dollars chaque année, soit plus de 882 milliards F Cfa. On estime à 27 millions le nombre de filles risquant à leur tour de subir des mutilations génitales féminines au cours des cinq (5) prochaines années si l’on n’accélère pas l’action pour mettre fin à ces pratiques qui ont permis à plus de 230 millions de filles et de femmes à travers le monde de survivre à des mutilations génitales féminines. Ces dernières ont aujourd’hui besoin d’accéder à des services de soins appropriés.
C’est pourquoi, à l’occasion de la célébration de l’édition 2025, de la Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines qui aura lieu ce jeudi 6 février 2025, dans le monde, les décideurs unissent leurs forces pour reléguer les mutilations génitales féminines aux oubliettes de l’histoire et pour assurer à toutes les femmes et à toutes les filles, partout dans le monde, une meilleure santé ainsi qu’un avenir plus radieux et plus juste. Mais, il s’agit aussi, de mettre fin aux mutilations génitales féminines d’ici à 2030. Les mutilations génitales féminines recouvrent l’ensemble des interventions qui consistent à altérer ou à léser les organes génitaux de la femme pour des raisons non médicales. Elles sont considérées au niveau international comme étant une violation des droits humains des femmes et des filles, notamment de leurs droits à la santé, à la sécurité et à l’intégrité physique, ainsi que de leur droit à la vie lorsque ces pratiques ont des conséquences mortelles. Les filles qui subissent ces pratiques font face, cependant, à des complications à court terme, telles que des douleurs intenses, des saignements excessifs, des infections et des difficultés à uriner, ainsi qu’à des conséquences à plus long terme pour leur santé sexuelle et reproductive et leur santé mentale.
Les MGF, un problème universel
Bien que principalement concentrée dans 30 pays d’Afrique et du Moyen-Orient, la pratique des mutilations génitales féminines est un problème universel. Elle persiste également dans certains pays d’Asie et d’Amérique latine, ainsi que parmi les populations immigrées vivant en Europe occidentale, en Amérique du Nord, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Au cours des 30 dernières années, la prévalence des mutilations génitales féminines a diminué à l’échelle mondiale. De nos jours, une fille a trois fois moins de risque de subir une mutilation génitale qu’il y a 30 ans. Cependant, ces progrès sont menacés par les crises humanitaires telles que les épidémies, les changements climatiques, les conflits armés et autres et cela pourrait entraver les avancées vers l’égalité des sexes et l’élimination des mutilations génitales féminines d’ici à 2030.
Les actions centrées sur la création d’environnements
Alors qu’il reste cinq ans à cette décennie d’action, les actions collectives doivent être centrées sur la création d’environnements où les filles et les femmes peuvent exercer leur pouvoir et leurs choix, en jouissant pleinement de leurs droits à la santé, à l’éducation et à la sécurité. Et cela est possible grâce à des investissements dans des initiatives menées par des survivantes de mutilations génitales féminines qui remettent en question les normes sociales et de genre néfastes. Leurs voix et leurs actions peuvent transformer des normes sociales et de genre profondément enracinées, permettant aux filles et aux femmes de réaliser leurs droits et leur potentiel en termes de santé, d’éducation, de revenus et d’égalité. Pour promouvoir l’élimination des mutilations génitales féminines, des efforts coordonnés et systématiques, impliquant l’ensemble d’une communauté, sont nécessaires. Ils doivent être axés sur les droits humains, l’égalité entre les sexe et l’éducation sexuelle et porter une attention particulière aux besoins des femmes et des filles ayant subi de telles pratiques.




