Lors d’une réunion tenue hier avec des entités non gouvernementales dans le cadre des négociations sur le climat de la Cop29 à Bakou, le Secrétaire général de l’Onu, António Guterres, a souligné le rôle crucial que les villes, les régions, les entreprises et les institutions financières doivent jouer pour stimuler l’effort mondial visant à atteindre la neutralité carbone d’ici le milieu du siècle.
Par Idrissa NIASSY
« Nous avons besoin d’un effort mondial massif pour orienter notre monde sur la voie de la sécurité. Les Organisations non gouvernementales doivent être en première ligne pour aider les consommateurs, les investisseurs et les régulateurs à comprendre à quoi ressemble un objectif crédible de neutralité carbone », a déclaré le chef de l’Onu, Antonio Guterres. Alors que de violentes conditions météorologiques provoquent des tragédies humaines et des destructions économiques dans le monde entier et que les efforts visant à limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 degré Celsius s’essoufflent, il a convoqué la réunion de haut niveau des acteurs non étatiques pour mettre en lumière leurs actions et stratégies depuis 2022, conformément aux principales recommandations publiées dans un rapport qu’il a lancé lors de la Cop27 à Charm-el-Cheikh.
Il a remercié les acteurs non étatiques d’avoir pris l’initiative des efforts mondiaux en vue de l’objectif de neutralité carbone, tout en indiquant : «maintenant, nous avons besoin que d’autres suivent». Le Secrétaire général de l’Onu a d’abord exhorté tous les acteurs non étatiques à créer des plans de transition solides et responsables d’ici la Cop30 l’année prochaine.
Toutefois, ces plans doivent être cohérents avec la limitation de l’augmentation de la température mondiale à 1,5 °C et tracer la voie vers la neutralité carbone d’ici 2050, en passant par des étapes en 2025, 2030, 2035 et au-delà. «Ils doivent tracer la voie vers l’élimination progressive des combustibles fossiles, en se fondant sur la science. Ils doivent divulguer leurs politiques en matière de lobbying et d’engagement politique. Et ils doivent s’engager à une décarbonisation profonde tout au long de la chaîne de valeur», a dit M. Guterres.
Il a profité de cette rencontre pour faire comprendre à qui veut que tous ces plans ne doivent pas s’appuyer sur des compensations douteuses, y compris pour les émissions dites de portée 3, ou les émissions indirectes, telles que celles produites par les biens et services achetés, les voyages d’affaires ou l’élimination des déchets. « Il est temps d’accélérer, et non de faire marche arrière ; il est temps d’être ambitieux et transparent. Pas de faire du greenwashing (écoblanchiment)», a-t-il noté.
Travailler de concert avec les gouvernements
M. Guterres a appelé à passer des engagements volontaires à des règles obligatoires : «l’avenir de l’humanité est en jeu. L’action ne peut pas être facultative. La divulgation de plans de transition crédibles, alignés sur 1,5 degré, doit être obligatoire pour les entreprises et les institutions financières ». Le chef de l’Onu a également exhorté les entreprises, les institutions financières, les villes, les régions et autres à travailler avec les gouvernements sur leurs plans d’action nationaux pour le climat, ou Cdn, qui doivent être présentés d’ici la Cop30. « Aider les gouvernements à garantir qu’ils offrent une certitude politique et réglementaire sur un avenir aligné sur 1,5 degré Celsius. Nous devons nous assurer que les gouvernements facilitent le travail des autres acteurs à cet égard, et non qu’ils compliquent le travail des autres acteurs en conformité avec l’avenir aligné sur 1,5 degré Celsius », a déclaré le chef de l’ONU.
Plus tard dans la journée, M. Guterres devait rencontrer un groupe de climatologues et d’acteurs de la société civile, dont de jeunes militants pour le climat.