Au moins 26 personnes ont été tuées lundi lorsqu’un camion a roulé sur une mine artisanale placée le long d’une route dans l’État de Borno, dans le nord-est du Nigeria, où les attaques jihadistes connaissent une recrudescence récente.
L’Etat de Borno est le berceau et le bastion de Boko Haram dont l’insurrection jihadiste a fait depuis 15 ans plus de 40.000 morts et deux millions de déplacés dans cette région du pays le plus peuplé d’Afrique.
« Vingt-six personnes ont été tuées dans l’explosion, dont 16 hommes, quatre femmes et six enfants », a déclaré un officier militaire qui a souhaité rester anonyme car il n’était pas autorisé à s’exprimer sur l’incident.
La mine avait été placée le long d’une route dans le village de Furunduma, près de la ville de Rann, ont indiqué l’officier et un habitant.
Le camion avait quitté Rann vers 10H00 GMT et se dirigeait vers la ville de Gamboru, à 30 km de là, lorsqu’il a heurté la mine à 11 km du départ, selon l’officier militaire.
« J’ai participé aux funérailles des 26 personnes tuées dans l’explosion, la plupart d’entre elles étaient brûlées au point d’être méconnaissables », a déclaré Akram Saad, un habitant de Rann.
Une vidéo vue par un journaliste de l’AFP montrait des rangées de corps dans des sacs en plastique blancs posés sur le sol de la morgue de l’hôpital général de Rann, avant d’être enterrés.
Un médecin de l’hôpital général de Rann a confirmé que 26 corps avaient été transportés à l’hôpital, la plupart « méconnaissables » à la suite de l’explosion.
Rann, à 175 km de la capitale régionale Maiduguri, abrite un camp qui accueille plus de 50.000 personnes provenant des villages environnants, déplacées par des années de raids djihadistes.
Les personnes déplacées se rendent chaque semaine dans la ville commerciale de Gamboru pour acheter à manger.
Rann a attiré l’attention du monde entier en 2018 après que des jihadistes de l’ISWAP ont attaqué un centre des Nations unies dans le camp de déplacés, tuant trois travailleurs humanitaires et enlevant trois Nigérianes travaillant pour l’UNICEF et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Deux des otages ont été exécutés, tandis que la troisième s’est échappée après six ans de captivité.