La Journée mondiale de la population 2025 sera célébrée pour la première fois les 10 et 11 juillet prochain dans la région de Kédougou. Plusieurs raisons justifient le choix de cette région pour abriter la cérémonie axée sous le thème : « Autonomiser les jeunes en vue d’avoir des ménages favorables à la capture du dividende démographique pour un Sénégal équitable et prospère ».
Par Idrissa NIASSY
Instaurée depuis 1987 au moment où le monde passait le cap des 5 milliards d’hbts, la Journée mondiale de la population est une Journée pour attirer l’attention sur l’urgence et l’importance des problèmes démographiques. Au Sénégal, l’édition 2025, notamment les 10 et 11 juillet prochain, sera célébrée pour la première fois dans la région de Kédougou (Sud-Est du pays).
Le choix de marquer cette édition axée sous le thème : «Autonomiser les jeunes en vue d’avoir des ménages favorables à la capture du dividende démographique pour un Sénégal équitable et prospère», dans l’une des régions les plus pauvres, n’est pas fortuit. Il s’agit d’abord de régler une injustice au moment où des régions, comme Dakar, l’ont déjà célébré plusieurs fois.
Mais Kédougou est aussi l’une des régions les plus pauvres démographiquement et économiquement, avec un taux de fécondité (5,2) qui dépasse la moyenne nationale qui est de 4,2. Dans cette région éloignée, la fécondité désirée est à 4,8. Concernant l’éducation, la parité est inférieure à 1. Car, elle est l’unique région au Sénégal où les garçons sont plus nombreux que les filles dans l’enseignement moyen secondaire. Toutes ces raisons ont fait que la région de Kédougou a été choisie pour célébrer cette année la Journée mondiale de la population.
Selon Dr Assane Ndiaye, Directeur de la Direction du développement du capital humain (Ddch) du ministère de l’Économie et de la Coopération, le Sénégal a choisi ce thème pour s’adapter aux réalités du pays. Parce que, dit-il, il y a souvent des mots qu’on utilise dans le thème générique et qui ne répondent pas aux critères, aux valeurs socio-culturelles du pays. Ce qui fait que le Sénégal est souvent obligé de choisir un thème qui répond aux critères du pays.
« Pour ne pas choquer une partie de la population, mais pour que tout le monde se retrouve dans le thème, le Comité technique a choisi ce thème, après plusieurs réunions», a-t-il expliqué hier lors de la journée d’échange et de partage avec l’Association des journalistes en santé, population et développement (Ajspd) organisée par la Direction du développement du capital humain.
Abondant dans le même sens, le Dr Abou Ba, Ingénieur statisticien à la Ddch, est revenu sur le capital humain, avant de faire savoir que tous les clignotants sont au rouge dans la région de Kédougou où le seuil de la pauvreté est à 61,9. « L’espérance de vie est de 62,3 ans, inférieure à la moyenne nationale », a-t-il déclaré.
Dr Ba a fait part qu’au Sénégal, le véritable problème qui se pose est celui de l’employabilité. C’est pourquoi, il appelle à la création d’emplois. « Il faut créer des emplois et aider les jeunes à trouver du travail dans ce pays », a-t-il fait valoir.
Parlant du dividende démographique, ce dernier de faire savoir qu’il est composé de deux temps. Le premier temps, c’est la fenêtre qui permet à la population en charge d’être inférieure à la population active. Comme c’est le cas à partir de 2019, où la population de moins de 15 est plus nombreuse que celle de plus de 75 ans. Le deuxième temps est une fenêtre qui s’ouvre pour investir sur le développement surtout dans le secteur de l’économie.
