Le Syndicat National des travailleurs des postes et télécommunications (SNTPT), a organisé ce vendredi 22 novembre 2024 un sit-in devant la direction générale de la Poste pour exiger le payement de deux arriérés de salaire. Les travailleurs de la Poste interpellent les nouvelles autorités sur les risques de drame sociale si la situation perdure. Ils menacent d’intensifier la lutte avec les centrales syndicales qui vont maintenant prendre les choses en main.
Par Massaër DIA
M. Ibrahima Sarr, secrétaire général de Syndicat National des travailleurs des postes et télécommunications (SNTPT), a souligné : « Je voudrais d’abord dénoncer très vigoureusement la situation sociale que traversent les travailleurs de la Poste. Figurez-vous, il y a de cela quelques mois, on parlait de retard de paiement de salaire mais aujourd’hui, nous sommes entrés de pleins pieds dans l’ère des arriérés de paiement de salaire parce que nous sommes du 22 du mois de novembre et jusqu’à aujourd’hui, les salaires d’octobre ne sont pas payés ». Il poursuit : « Et quelle est la conséquence sociale sur les travailleurs, beaucoup de travailleurs aujourd’hui, vivent en permanence cette angoisse, l’anxiété, le stress, la désolation. Beaucoup de travailleurs aujourd’hui, luttent ardemment pour préserver leur dignité parce que quotidiennement, ils sont interpellés par leur bailleur pour défaut de paiement de location. Parfois, ils sont invulnérables face à leurs enfants qui, de retour de l’école, disent qu’ils ont été renvoyés parce qu’ils n’ont pas payé la scolarité ». Il estime que la situation sociale à la Poste est dramatique et le problème de la Poste est relatif à une mal gouvernance accrue dont les responsables sont en train de trimballer sans être inquiétés.
Aux nouvelles autorités, M. Ibrahima Sarr, dira : « Je voudrais vous dire, et que tout le monde le sait, vous n’êtes pas en tout cas responsables de la situation mais vous risquez d’être responsables d’une catastrophe sociale à la poste ». Il souligne que certes, il y a un plan de restructuration qui a longtemps duré mais il faudrait aller au parachèvement de ce processus de restructuration mais « en attendant, il faut mettre un garrot pour que ce drame social ne vire à la catastrophe sociale ». Il poursuit : « Dans les jours à venir, ou bien dans les mois à venir, nous, refuserons catégoriquement cette situation-là que jamais plus cette situation ne se reproduise parce que c’est inacceptable. Pourquoi aujourd’hui, on en est là. Il y a certains fonctionnaires tapis dans les allées du trésor public, qui aujourd’hui, avec la dignité des postiers, ils appliquent la rigueur disent-ils et où étaient-ils pendant qu’il y avait ce carnage financier notamment celui lié à ces flux de fonds qui ont jalonné le mécanisme de la compense ».
M. Sarr a tenu à préciser que si le problème n’est pas réglé, surtout l’aspect social, demain, on peut virer à une catastrophe sociale. Il conclut : « Je pense que si on en arrive à la, ils seront entièrement et personnellement responsables. Au Sénégal, on doit bannir des manifestations de travailleurs pour défaut de paiement de salaire. On peut tout attendre sauf le salaire parce que le salaire est sacré. Le salaire a un caractère social hautement indispensable et c’est très sensible, il ne faudrait pas que les gens jouent avec ça ».