Au Sénégal, une étape décisive a été franchie hier, dans la lutte contre la corruption, avec la signature de la déclaration conjointe entre l’Ofnac et le ministère de l’Environnement, issue de l’atelier de sensibilisation et de cartographie des vulnérabilités à la corruption dans la gouvernance du secteur de l’environnement tenu le mois de janvier dernier.
Par Idrissa NIASSY
Dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption (Snlcc), l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) et le ministère de l’Environnement et de la Transition Écologique (Mete), dans une déclaration conjointe, se sont engagés, avec l’appui technique et financier de la Coopération allemande (Giz), à mettre en œuvre des mesures ambitieuses pour prévenir et de lutter contre la fraude et la corruption dans le secteur de l’environnement. C’est ainsi que les deux parties ont décidé, d’un commun accord, de la mise en place d’un Comité de suivi et de la mise en œuvre des mesures proposées et des recommandations, notamment l’élaboration d’un manuel de procédures administratives, comptables et financières ; le renforcement des capacités de contrôle des services du ministère de l’Environnement, la réglementation du marché carbone ; la promotion du contrôle citoyen dans le secteur de l’environnement, la prise de mesures réglementaires complémentaires sur le profil des agents préposés aux marché publics ; la vulgarisation de la réglementation du secteur de l’environnement ; l’accélération du processus d’adoption du projet de loi sur le littoral ; et enfin, la mise à jour du registre spécial des établissements classés.
Cette déclaration conjointe, issue de l’atelier de cartographie des vulnérabilités à la corruption dans la gouvernance du secteur de l’environnement au Sénégal du 21 au 22 janvier 2025, a été paraphée hier lors d’une cérémonie tenue au siège du ministère de l’Environnement et de la Transition Écologique. Le Professeur Daouda Ngom, patron du département de l’Environnement, est revenu sur l’importance de cette collaboration qui a permis de cartographier les vulnérabilités spécifiques à la corruption dans la gestion des ressources naturelles. Il a également réitéré la volonté du gouvernement de renforcer les mécanismes de contrôle et de transparence au sein du secteur. Il a aussi insisté sur le respect des lois protégeant notre environnement. « Nous devons avoir comme ligne de mise de la qualité du service public à délivrer aux usagers. C’est donc armés de nos valeurs de déontologie que nous devons combattre la corruption et préserver nos bons rapports avec le public », a-t-il déclaré. Le Pr
Daouda Ngom a aussi réaffirmé l’engagement du gouvernement à renforcer la gouvernance dans le secteur de l’Environnement et à poursuivre les efforts pour éradiquer la corruption à tous les niveaux. « J’appelle à une mobilisation collective de tous les acteurs concernés. Seul un travail commun permettra d’atteindre les objectifs de durabilité et de transparence dans la gestion des ressources naturelles du pays », a-t-il fait valoir.
Dans son discours, le président de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), Serigne Bassirou Gueye, a salué l’engagement personnel du ministre de l’Environnement dans la lutte contre la corruption. Il a profité de cette occasion pour mettre en avant le rôle crucial de l’atelier, qui a permis d’identifier des pratiques fragilisant la gestion des ressources naturelles, tout en soulignant que « la lutte contre la corruption est indissociable de la préservation de l’environnement ». Pour lui, la signature de ce manifeste n’est pas une simple formalité, mais « une étape majeure » pour renforcer « la transparence » et «la responsabilité dans la gestion des ressources naturelles» du Sénégal. Il a rappelé que la préservation des forêts, des terres et des ressources en eau ne peut être envisagée sans une gouvernance transparente et intègre, et que la signature de cette déclaration marque un point de départ pour des actions concrètes et suivies.
Avec cette signature, le Sénégal prend un engagement ferme pour une gouvernance plus transparente et responsable de son environnement. Mais aussi, c’est un signal fort envoyé à la communauté nationale et internationale, dans le cadre de la lutte contre la corruption dans le secteur de l’environnement. De ce fait, des actions concrètes seront mises en œuvre pour garantir la préservation des ressources naturelles du pays pour les générations futures. Des mesures sont également en cours de mise en œuvre pour la dématérialisation des procédures de délivrance des permis de coupe des produits forestiers ; la dématérialisation des procédures de délivrance des cartes d’exploitants forestiers ; et la finalisation des mécanismes de mobilisation des ressources pour le contrôle des Pages.