L’adoption de la Convention de l’Union Africaine sur l’Élimination de la Violence à l’égard des Femmes et des Filles marque une avancée historique pour les droits des femmes en Afrique. Une raison pour l’Alliance Droits et Santé d’inciter les gouvernements de six pays membres de l’Alliance à mettre en œuvre des plans d’action nationaux budgétisés pour assurer une prise en charge intégrale et coordonnée des survivantes de Violences basées sur le genre (Vbg).
Par Idrissa NIASSY
Chaque jour de retard, dans le cadre de la lutte contre les violences basées sur le genre, expose davantage de femmes et de filles à des violences inacceptables. L’heure n’est plus aux promesses, mais à l’action. C’est pourquoi, l’Alliance Droits et Santé exhorte les gouvernements des six pays membres concernés à mettre en œuvre des plans d’action nationaux budgétisés, multipartites et efficaces, pour assurer une prise en charge intégrale et coordonnée des survivantes de violences basées sur le genre (Vbg). Ces actions, selon le communiqué qui nous est parvenu, doivent inclure la prévention, la protection, l’accès à la justice et la réinsertion socio-économique. Elle appelle également à des actions concrètes suite à l’adoption de la Convention de l’Union Africaine.
Pour cela, elle a adopté trois recommandations stratégiques pouvant la conduire à des politiques efficaces. Il s’agit de renforcer les cadres juridiques et la protection des survivantes, en harmonisant les lois nationales avec les engagements régionaux et internationaux, et en criminalisant toutes les formes de Vbg et garantir un accès simplifié à la justice pour les survivantes ; d’accroître les financements dédiés à la lutte contre les Vbg, en allouant des budgets nationaux pluriannuels, impliquant le secteur privé africain via la Rse, et en créant des fonds dédiés, transparents et suivis ; et enfin, d’améliorer la coordination et le partage des données pour la mise en place des mécanismes de coopération entre acteurs, digitaliser les données, et de renforcer les centres spécialisés, tout en formant les professionnels de terrain. Elle a profité de cette occasion pour appeler également les gouvernements, les partenaires techniques et financiers, la société civile, les mouvements féministes et le secteur privé à unir leurs efforts pour bâtir une Afrique de l’Ouest où chaque femme et chaque fille vit librement, en sécurité et avec dignité.
L’adoption en février dernier, de la Convention de l’Union africaine sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles marque une avancée historique pour les droits des femmes en Afrique. Toutefois, Alliance Droits et Santé alerte que sans engagement politique fort, cadre juridique harmonisé et financements durables, cette convention restera lettre morte.




