Les grossesses précoces constituent une vive préoccupation dans beaucoup d’établissements scolaires au Sénégal, en raison du nombre important de cas recensés chaque année. Pour le recensement dans les établissements publics du moyen secondaire en 2024, la région de Fatick a battu le record de grossesses précoce.
Par Idrissa NIASSY
La région de Fatick bat le record du nombre de grossesses précoces en milieu scolaire. D’après les données recueillies par le Groupe pour l’étude et l’enseignement de la population (Geep), sur un total de 1 202 cas de grossesses chez des adolescentes âgées de 12 à 19 ans enregistrés au Sénégal pour l’année 2024, la région de Fatick a battu le record avec 166 cas, soit 13,81 %. Elle est suivie de Ziguinchor avec 157 cas, soit 13,06 %, et Sédhiou avec 134 cas, soit 11,15 %.
Ces grossesses précoces plombent non seulement l’éducation de nombreuses filles, mais aussi leur santé. Même si les disparités régionales sont marquées avec des taux particulièrement élevés dans certaines zones, d’autres régions comme Tambacounda (100 cas, 8,32 %), Kolda (91 cas, 7,57 %) et Matam (86 cas, 7,15 %) affichent également des chiffres préoccupants. L’étude du Geep qui a couvert 1 332 établissements publics du moyen secondaire au Sénégal sur les 1 573 ciblés, soit un taux de couverture de 85 %, met en lumière une problématique qui touche toutes les régions du pays.
Dans les zones urbaines, les départements de Dakar se distinguent par des taux relativement faibles : 7 cas pour Dakar intra-muros (0,58 %), 12 pour Pikine (1,00 %) et 9 pour Rufisque (0,75 %). À l’inverse, les régions plus rurales comme Louga (65 cas, 5,40 %) ou Kédougou (24 cas, 2,00 %) restent touchées malgré des chiffres moins élevés.
Ces données illustrent l’ampleur du défi à relever en matière de prévention des grossesses précoces, qui compromettent l’éducation et l’avenir de nombreuses jeunes filles. Face à cette situation, les autorités éducatives et sanitaires sont appelées à renforcer les campagnes de sensibilisation et à multiplier les initiatives pour garantir un meilleur encadrement des élèves. Le rapport du Geep, basé sur les observations de 2024, alerte sur la nécessité de prendre des mesures urgentes pour inverser cette tendance et protéger les droits des adolescentes dans tout le pays. Rien qu’en 2019, 1 321 cas de grossesses d’adolescentes âgées entre 12 et 19 ans ont été recensés sur toute l’étendue du territoire, selon le rapport du Groupe pour l’étude et l’enseignement de la population (Geep). L’enquête, qui a couvert la quasi-totalité du réseau scolaire, montre que près d’un établissement sur deux est touché. Pour contrer la tendance, les campagnes de sensibilisation visent à lever le tabou sur l’éducation sexuelle et à maintenir les jeunes filles à l’école.