La Conférence des leaders de la Fédération des syndicats de la santé (F2S), dans une déclaration qui nous est parvenu hier, est revenue sur la situation préoccupante du Sénégal ; surtout dans le cadre de l‘équilibre des finances publiques. Elle appelle, en effet, la justice à faire son travail sans état d’âme pour la reddition des comptes.
Par Idrissa NIASSY
La Conférence des leaders de la Fédération des syndicats de la santé (F2S), dans une déclaration publiée hier, invite la justice sénégalaise à faire son travail «sans état d’âme», mais dans le respect des droits des personnes ou structures incriminées, dans le cadre de la reddition des comptes. Dans ce manifeste, elle salue l’engagement de l’État pour la reddition des comptes, la révision du mode de gouvernance afin d’éviter les dérapages et scandales constatés ces dernières années. Ces syndicalistes dénoncent également, avec la plus grande énergie, le retard de payement des salaires des contractuels du ministère de la Santé surtout ceux de l’ex ISMEA. « Aucune raison ne peut le justifier. L’État sera seul responsable de toutes les conséquences qui en découleront », ont-ils fait valoir. Tout en regrettant la manière dont le budget de la santé a été élaboré avec des ponctions opérées dans certaines lignes budgétaires prioritaires pour alimenter d’autres lignes qui, d’ailleurs, ont été la source des scandales liés à la Covid-19.
La Conférence des leaders de la F2S appelle aussi le Premier ministre, Ousmane Sonko, à lui donner raison d’être optimiste. Car, il a déjà reconnu le dysfonctionnement du traitement salarial des agents de la fonction publique, qui est plus accentué dans le secteur de la santé, ou deux corps appartenant au même secteur de la santé et de l’action sociale et de même hiérarchie A et régis par le même décret 77-887 portant statut particulier du cadre des fonctionnaires de la santé et de l’action sociale peuvent avoir jusqu’à une différence de 650 000 F Cfa. C’est valable aussi pour tous les autres agents non fonctionnaires de même rang travaillant dans d’autres structures sanitaires. Cette discrimination ou ce favoritisme n’épargne même pas les nominations aux postes de responsabilités, des Directions, où un seul corps, groupe, a bénéficié de ce privilège sans justifier le profil ou la compétence. «Il faut arrêter la discrimination et le népotisme qui sont la gangrène du secteur de la santé», déplore-t-elle.
Selon les leaders de la F2S, depuis 2021, date du dernier recrutement dans la fonction publique, tous les médecins, infirmiers, Sage-femmes ou personnel de soins en général, partis à la retraite, n’ont pas été remplacés. Et que parmi les 44 000 agents évoluant actuellement dans le secteur de la santé et de l’action sociale seul 20 % sont payés par l’État.
Toutefois, la F2S maintient son plan d’action en attendant la rencontre avec le Premier ministre et les conclusions des discussions déjà entamées avec le ministre de la Santé et de l’Action Sociale. Par ailleurs, elle dit ne pas comprendre pas l’attitude du ministre de la Fonction publique.
Dans son plan d’action, il est prévu une Assemblée générale à l’hôpital Ndamatou le jeudi 6 mars 2025. Il est également prévu des rencontres avec les Ptf, la société civile et autorités religieuses qui vont démarrer à partir du 27 février, suivies d’une grève générale les 13 et 14 mars 2025 et d’une marche nationale le mardi 25 mars. Pour la F2S, la rétention d’informations et le boycott des supervisions restent en vigueur.