Barthélémy Dias et compagnie rejettent le Plan de redressement Économique et Social du gouvernement qui, selon eux, n’en est pas un.
Par D. TANDIANG
Le parti Sénégal Bi Ñu Bokk rejette le Plan de Redressement Economique et Social (PRES) en l’état. Selon le parti dirigé par l’ex maire de Dakar Barthélémy Dias, ce plan « ne constitue ni un plan de redressement, ni un outil de développement cohérent ».
Pour Dias et compagnie, ce plan est un « diagnostic politique travesti en vérité économique ». Selon le communiqué dont nous avons reçu copie ce vendredi, « sous couvert de transparence, le gouvernement s’emploie à noircir volontairement le tableau économique hérité pour mieux justifier une recentralisation autoritaire du pouvoir et une purge politico-administrative. Le discours du Premier ministre, marqué par des affirmations alarmistes sur la dette et les finances publiques, ne repose sur aucune publication rigoureuse et indépendante. La surenchère verbale ne saurait tenir lieu de vérité budgétaire ».
Un plan sans base technique, ni calendrier d’exécution
Pour Sénégal Bi Ñu Bokk, il s’agit d’un plan sans base technique, ni calendrier d’exécution. « Le PRES se présente davantage comme une compilation de slogans politiques que comme un véritable plan économique structuré. Aucun chiffrage détaillé, aucune hiérarchisation des priorités, aucun calendrier précis n’a été soumis à l’opinion. Cette carence manifeste de méthode et de clarté budgétaire interroge sérieusement sur la faisabilité des annonces », relève-t-on dans le communiqué.
Pour Barthélémy Dias et cie, affirmer vouloir financer 90 % du plan sur ressources internes sans proposer un cadre crédible de mobilisation fiscale ou d’épargne nationale, c’est entretenir une illusion dangereuse. « Ce choix idéologique risque de se traduire par une pression fiscale accrue sur les ménages et les PME, des coupes sombres dans les budgets sociaux, et une marginalisation du Sénégal sur les marchés financiers et vis-à-vis de ses partenaires techniques et financiers », estime-t-on dans le communiqué.
« Une gouvernance fondée sur la suspicion et le règlement de comptes »
Senegal binu Bokk regrette l’attitude du gouvernement qui, « plutôt que de favoriser un climat de sérénité et de confiance, mise sur les audits généralisés, les suspicions publiques, et les accusations sans base juridique pour instaurer une gouvernance de la peur ». « Cette démarche bloque l’action administrative, démobilise les cadres et freine l’investissement productif », soutient-t-on dans le document.
« Une austérité à géométrie variable : le scandale de la caisse noire maintenue »
D’après le camp de l’ex maire, « alors même que le gouvernement demande aux Sénégalais de se « serrer la ceinture », nous constatons avec indignation que la fameuse « caisse noire », que le parti au pouvoir avait solennellement promis de supprimer durant sa campagne, non seulement perdure, mais est aujourd’hui reconduite au seul bénéfice des nouveaux gouvernants de l’exécutif ». « Cette enveloppe, estimée à près de 10 milliards de francs CFA, est exclusivement dédiée au confort personnel de ceux qui prétendent incarner la rupture. En pleine crise économique, cette persistance d’un privilège aussi indécent est une insulte au peuple sénégalais, à qui l’on demande chaque jour des sacrifices. Elle confirme, s’il en était encore besoin, le décalage croissant entre les discours de rigueur affichés et la réalité d’un pouvoir replié sur ses avantages », dénonce Barthélémy Dias et cie.
Selon eux, le plan a été élaboré dans un huis clos « technocratique », « sans aucune consultation préalable avec les forces vives de la Nation ». « Ni les partis d’opposition, ni les représentants des collectivités territoriales, ni les organisations patronales et syndicales n’ont été associés », déplore-t-on dans le communiqué. Pour Dias et cie, « ce mépris du dialogue inclusif est contraire à la promesse d’une gouvernance participative ».
Par conséquent, ils exigent la présentation d’un plan révisé devant la représentation nationale et les corps intermédiaires ; tout en réaffirmant leur attachement à une relance économique fondée sur l’investissement productif, la justice sociale, la transparence réelle et l’unité nationale.
Par ailleurs, ils invitent les forces démocratiques et citoyennes à se mobiliser pour exiger un véritable débat national sur les orientations économiques du pays.




