Les conducteurs de Jakarta se braquent contre la décision des autorités qui les invite à se régulariser. Pendant ce temps, certains de leurs camarades les invitent à se conformer à la loi pour leur propre sécurité.
Par Ibrahima DIOP
La mutation des « Thiak Thiak » (moto spécialisée dans le transport de personne et la livraison » pose réellement problème. En effet, depuis quelques jours, le ministre des Transports leur a demandé de se mettre aux normes en se faisant identifier auprès des services compétents. Ils ont ainsi un délai de trois mois pour se régulariser en mettant des plaques de matricule, entre autres. Avant le 13 mars 2025 tous les usagers des deux roues devraient se conformer à cette mesure. Pour régulariser leur situation. « Cette mesure visant à lutter contre des délits et accidents dans lesquels ce type de véhicules, non-immatriculés, sont souvent impliqués », explique le ministère des Infrastructures et des transports terrestres et aériens. Cependant, cette mesure semble poser problème aux Jakartamen ou aux livreurs Thiak Thiak. En effet, de Dakar à l’intérieur du pays où ce mode de transport irrégulier avait commencé à se développer, cette mesure crée une réaction épidermique provoquant une levée de boucliers des individus qui font usage de ces motos.
En conférence de presse ce jeudi, l’association des livreurs et Thiak Thiak du Sénégal interpelle l’État du Sénégal sur les difficultés que rencontre le secteur. Ibrahima Badji, secrétaire général des Livreurs-Thiak Thiak du Sénégal. Selon lui, la mutation reste un problème si les concernés ne se rapprochent pas des équipes au niveau du service des mines. « Il faut que nos camarades se munissent de tous les papiers et se rendent au niveau des services compétente pour se formaliser et pour être dans la régularité », a plaidé Ibrahima Badji qui ajoute dans la même veine qu’il faut faire la différence entre ceux qui sont en règle, disposant de leurs papiers et ceux qui circulent en toute illégalité.
Dans cette initiative, il s’agit pour le gouvernement de renforcer les contrôles routiers et des sanctions. Mais aussi la sécurité des deux-roues et de la protection des usagers en procédant à l’immatriculation des motos déjà dédouanées et qui disposent déjà d’une carte grise conforme, à compter de la date de signature de la présente circulaire, et ce, pendant trois mois. Le Premier ministre a pris une circulaire relative à la mesure conservatoire pour le renforcement de la prévention et de la sécurité routière, en attendant l’adoption des conclusions des États généraux des transports publics.
Depuis la fin de la Covid-19, les jeunes en quête d’emploi se sont rués vers les motos pour le transport de personnes et la livraison de marchandises. Ce mode de transport jadis pratiqué dans les régions envahies du jour au lendemain la capitale sénégalaise.
En dehors de ces jeunes qui trouvent leur pitance dans ce métier, il y a des délinquants qui utilisent des motos pour perpétrer leur forfaiture. C’est pour assainir cet environnement que les autorités ont décidé de prendre des mesures conservatoires pour des raisons de sécurité publique. Si certains d’entre eux ont exhorté leurs pairs à se régulariser, d’autres jugent que les mesures réglementaires jugées contraignantes.