Un atelier national de partage du Projet de renforcement de l’éducation au changement climatique en Afrique de l’Ouest et au Sahel s’est ouvert hier à Dakar. Il rentre dans le cadre de l’accélération de l’acquisition de connaissances et de compétences des citoyens, tout en catalysant le changement de comportement nécessaire pour faire face efficacement et durablement au changement climatique. Tenu à l’auditorium du ministre de l’Environnement et de la Transition Écologique, sous l’égide du Cefe, cette rencontre vise à impliquer des acteurs dans ce processus de conduite du Projet pour aller vers la finalisation d’une feuille de route.
Par Idrissa NIASSY
En Afrique de l’Ouest, la sècheresse majeure vécue par les pays du Cilss au début des années 70, a été un témoin déterminant du changement climatique dans la sous-région. Face à cette réalité, la transition vers une société sobre en carbone et économiquement viable s’impose.
Ainsi, l’éducation au changement climatique pour un développement durable est de plus en plus reconnue comme jouant un rôle clé dans cette recherche de solutions structurelles. Cela se traduit dans l’article 6 de la Convention et l’article 12 de l’accord de Paris sur le climat, ainsi que des plans d’action successifs lors des différentes conférences des parties (Cop), dont le Programme d’action de Glasgow portant sur « l’action en faveur de l’autonomisation climatique ».
C’est dans ce sillage que la Déclaration sur le renforcement du financement de l’éducation au changement climatique en Afrique de l’Ouest a été signée par plusieurs pays dont le Sénégal, le 4 décembre 2023 à Dubaï, lors de la Cop28. Ce qui traduit la volonté des pays de la sous-région de faire de l’éducation et de la formation un levier de première main dans la lutte contre le changement climatique. D’où la tenue d’un atelier national de partage du Projet de renforcement de l’éducation au changement climatique en Afrique de l’Ouest et au Sahel organisé par le Centre d’éducation et de formation environnementales (Cefe).
Selon le Conseiller technique numéro 2 du ministre de l’Environnement et de la Transition Écologique, le Colonel Mame Mory Diagne, qui présidait l’atelier, cette rencontre vise l’implication d’acteurs dans ce processus de conduite de ce Projet pour aller vers la finalisation d’une feuille de route. Il s’agit également d’accélérer l’acquisition de connaissances et de compétences des citoyens tout en catalysant le changement de comportement nécessaire pour faire face efficacement et durablement au changement climatique.
« À travers ce Projet, les pays de la sous-région entendent construire une communauté de connaissances et de bonnes pratiques pour faire face efficacement à la menace climatique », a-t-il déclaré. « La problématique environnementale, de manière globale, et du changement climatique aujourd’hui, est très préoccupante. Et à cette étape où nous sommes, il était important d’agir sur une cible capitale qui est la jeunesse en termes d’éducation pour les préparer », ajoute-t-il.
Ce qui permettra, explique le Ct numéro 2, d’anticiper sur les problématiques environnementales. « Il faut les préparer à pouvoir anticiper sur des problématiques qui impactent les cibles les plus vulnérables », a-t-il dit.
Pour Lucia Saenz Terrero, Responsable du Programme environnement et adaptation climatique de l’Unicef, «l’enjeu est de renforcer les cadres institutionnels et les moyens de lutte existants afin de doter les jeunes de cette génération des compétences nécessaires pour répondre aux difficultés climatiques» et de devenir des moyens de solution au fond de leur communauté.
Prenant la parole à cette rencontre, la Responsable du secteur de l’éducation de l’Unesco, Régine Priso, reste convaincue qu’«il est important pour nous de continuer à participer aux côtés de tous les acteurs de la coopération multilatérale, bilatérale, de la société civile, du secteur privé, de continuer d’y venir, à apporter notre composition aux échanges et aux réflexions sur la façon dont le secteur de l’éducation et de la formation peut jouer un rôle privé dans la réalisation de l’agenda global sur le développement durable».
Pour elle, à 5 ans de l’échéance de 2030 de l’agenda mondial du développement durable, «il est urgent de continuer à mobiliser tous les secteurs pour relever ces défis complexes». Au Sénégal, l’Unesco est à la phase finale de l’élaboration de l’initiative nationale du pays pour l’éducation en vue du développement durable. «Nous l’avons validée avec la présence des plus hautes autorités au mois de novembre dernier», explique-t-elle.
«Au niveau de l’Agence française de développement, depuis 2018, nous sommes un partenaire très actif du ministère de l’Environnement et de la Transition Écologique au Sénégal et des différents ministères sectoriels pour travailler sur l’intégration très opérationnelle des enjeux de changement climatique, notamment au niveau des différents territoires», a déclaré pour sa part Géraldine Tardivel, Coordonnatrice région Sahel Programme adaptation de l’Afd.