L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dans le cadre du renforcement des normes de sécurité sanitaire des aliments pour améliorer la compétitivité des Pme du Sahel, a organisé hier un atelier de partage nationale du profil pays du système de contrôle des aliments au Burkina Faso, au Mali et au Sénégal. Sous l’égide du ministère de la Santé et de l’Action Sociale, cette rencontre a été une occasion de présenter et de discuter du contenu du profil pays du Sénégal.
Par Idrissa NIASSY
Dans le cadre de la mise en œuvre du Projet intitulé «Renforcer les normes de sécurité sanitaire des aliments pour améliorer la compétitivité des Pme du Sahel (Sf4S)», qui vise à renforcer les systèmes de sécurité sanitaire des aliments dans les pays sahéliens, le gouvernement du Sénégal a validé ce lundi 28 juillet 2025, le profil pays du système de contrôle des aliments. Le profil pays décrit la situation d’un pays en préparation à l’évaluation globale du système, en établissant le contexte dans lequel celle-ci va se dérouler (en ciblant par exemple, la population, les industries, l’agriculture, la consommation alimentaire), en facilitant l’interprétation des données collectées pour analyser stratégiquement les informations issues de l’évaluation et formuler des conclusions et recommandations pertinentes.
L’élaboration du profil pays est prioritaire pour mener une évaluation complète du système national de contrôle des aliments en utilisant l’outil d’évaluation Fao/Oms des systèmes de contrôle des aliments. Organisé par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), sous l’égide du ministère de la Santé et de l’Action Sociale, à travers le Comité national du Codex, cette rencontre qui a réuni l’ensemble des parties prenantes du système de contrôle des aliments (autorités compétentes, société civile, acteurs du secteur privé, partenaires techniques et financiers), est une occasion de présenter et de valider, au niveau national, le document de profil pays du Sénégal, élaboré avec l’appui technique d’experts nationaux et internationaux.
Selon Patrick Bahal’okwibale, Fonctionnaire chargé de la gestion de l’eau et des terres au bureau sous-régional de la Fao pour l’Afrique de l’Ouest, prononçant le discours de Mme Bintia Stéphane-Tchicaya, Coordonnatrice sous-régionale par intérim de cette organisation, cet atelier est venu à son heure. Car, dit-il, il constitue une étape stratégique vers le renforcement de la sécurité sanitaire des aliments au Sénégal, gage de protection de la santé publique et de compétitivité des produits alimentaires sur les marchés nationaux et internationaux. Pour lui, le cadre stratégique de la Fao qui s’articule sur quatre piliers, appelés « Four Betters», faisant de l’amélioration de la nutrition l’un de ses quatre piliers stratégiques, inclue une meilleure sécurité sanitaire des aliments afin de préserver la santé publique et de réduire la mortalité prématurée des mères et des enfants due aux maladies non transmissibles.
«Le projet Sf4S s’est fixé comme objectif d’apporter un soutien significatif à l’amélioration de la sécurité sanitaire des aliments et à la mise en œuvre de l’Accord portant création de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) dans le secteur agricole et à l’expansion du commerce agricole intra-africain par un soutien accru aux Pme agroalimentaires, qui incluent les associations de produits de base et les organisations d’agriculteurs», a-t-il déclaré lors de la cérémonie d’ouverture de l’atelier de validation tenu à Dakar. Il vise non seulement à renforcer la capacité des Pme à comprendre et à respecter les contrôles réglementaires des denrées alimentaires, à assurer les systèmes de contrôle des aliments le long des chaînes de valeur des produits alimentaires prioritaires, mais aussi à renforcer la capacité à développer et à mettre en œuvre des normes des aliments et le contrôle officiel.
Ce projet qui permet de renforcer le système de sécurité sanitaire des aliments (Ssa) au Burkina Faso, au Niger et au Sénégal, est une occasion pour Dr Bassirou Fall, Secrétaire permanente du Haut conseil national de sécurité sanitaire-One Health, de remercier toutes les institutions publiques et les administrations partenaires pour leur engagement actif dans le processus ayant mené à la finalisation du document.
Il a profité de cette rencontre pour rappeler que dans le cadre du Règlement sanitaire international (Rsi, 2005), la sécurité sanitaire des aliments (Ssa) figure parmi les 19 domaines techniques, relevant de la composante Prévention. Et que les évaluations récentes du Sénégal, à savoir la Jee 2023 et l’eSpar 2025, ont permis de constater des avancées notables, mais ont également souligné la nécessité d’intensifier les efforts dans le domaine de la sécurité sanitaire des aliments.
Dr Habib Ndiaye, Conseiller technique, Représentant le ministre de la Santé à cette rencontre, a fait savoir que la Sécurité sanitaire des aliments qui se traduit par l’absence de dangers dans les aliments, constitue un maillon essentiel dans l’atteinte de la sécurité alimentaire. « Elle est devenue depuis quelques années une préoccupation majeure face aux exigences légitimes des populations de disposer d’une alimentation saine et suffisante », a-t-il déclaré.
Avant d’ajouter : « sur le plan économique, les aliments insalubres sont à l’origine d’une perte de productivité d’environ 95 milliards de dollars par an dans les pays à revenus faible et intermédiaire dont 15 milliards de dollars de dépenses médicales ». Selon lui, la mise en place de ce dispositif permet de contrôler les aliments importés ou qui sont fabriqués au niveau national. Il a profité de cette occasion pour relever un certain nombre d’insuffisances qui sont de nature à compromettre la qualité des aliments mis sur le marché, malgré les nombreuses initiatives mises en œuvre au Sénégal.
