L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a organisé hier un atelier de validation du guide pratique et des supports didactiques sur la sécurité sanitaire des aliments (Ssa) pour l’Élémentaire. Ces documents sont élaborés pour l’enseignement primaire, en vue de l’intégration de la sécurité sanitaire des aliments dans les curricula de formation des écoles sénégalaises.
Par Idrissa NIASSY
Pour la santé des enfants et la sécurisation de leur avenir, les aliments qu’ils consomment doivent être riches, équilibrés et bien entretenus. C’est pourquoi, un guide de l’enseignant et des supports didactiques innovants sur la Sécurité sanitaire des aliments (Ssa), destinés aux écoles élémentaires a été validé ce lundi 21 juillet 2025. L’objectif visé est de faire de l’école un terreau fertile pour une culture de prévention durable.
Selon Amadou Adama Ndiaye, Responsable de la pédagogie de la Division du contrôle médical scolaire (Dcms) au ministère de l’Éducation nationale, ce guide est une réponse proactive de tout le corps enseignant, car s’inscrivant en parfaite cohérence avec les engagements majeurs du Sénégal. « Ce document contribue directement aux Objectifs de développement durable (Odd), notamment les Odd 2 (Faim Zéro), 3 (Bonne santé), 4 (Éducation de qualité), 6 (Eau propre) et 12 (Consommation responsable), tout en s’alignant sur la Vision Sénégal 2050 », explique-t-il. Avant d’ajouter : « il s’intègre pleinement dans le Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence de l’éducation et de la formation (Paquet-Ef 2018-2030), enrichissant nos curricula de compétences vitales ».
Il s’exprimait en marge de l’atelier de validation du guide pratique et des supports didactiques élaborés sur la Sécurité sanitaire des aliments pour l’élémentaire. Ce document qui a été mis en œuvre par la Fao et le Luxembourg via le Projet Gcp/Sfw/517/Lux et appuyé par le Comité national du Codex, concerne l’éducation, la santé, l’agriculture, l’élevage, l’hydraulique, et l’assainissement. « Cette approche multisectorielle, relevant du concept One Health, est indispensable pour relever les défis de la Sécurité sanitaire des aliments), a-t-il dit.
Abondant dans le même sens, le Pr Amadou Diouf, président du Comité national du Codex, a fait savoir que la sécurité sanitaire des aliments est devenue un enjeu crucial, non seulement pour la santé publique, mais également pour le développement socio-économique du Sénégal. « En investissant dans l’éducation dès le plus jeune âge, nous semons les graines d’une culture de la prévention, d’une hygiène alimentaire rigoureuse et de comportements responsables au sein des familles et des communautés », a-t-il déclaré.
Pour lui, l’école est un levier puissant de transformation sociale, où les enfants, au-delà des savoirs qu’ils acquièrent, véhiculent de bonnes pratiques auprès de leurs parents, de leurs voisins et de leur entourage. « En intégrant des modules sur la sécurité sanitaire des aliments dans les curricula, nous posons les jalons d’une société plus consciente, mieux protégée et plus résiliente face aux risques alimentaires », a-t-il fait valoir. Avant de conclure : «cette rencontre n’est pas une simple formalité. Il est une étape décisive, car il s’agit de s’assurer que le contenu de ce guide et de ces supports est pertinent, adapté et accessible pour nos apprenants».
Dr Mamadou Ndiaye, Représentant la Coordonnatrice sous-régionale par intérim de la Fao pour l’Afrique de l’Ouest, Mme Bintia Stephen-Tchicaya, a fait part que la sécurité sanitaire des aliments est l’un des fondements les plus critiques de la santé publique, de la nutrition, du commerce agroalimentaire et du développement durable, même si les risques liés aux maladies d’origine alimentaire continuent de peser lourdement sur les systèmes de santé et les économies africaines.
Parce que chaque année, plus de 91 millions de personnes tombent malades et 137 000 en meurent à cause d’aliments contaminés. Ces maladies, dont 70 % sont diarrhéiques, affectent principalement les populations les plus vulnérables, notamment les enfants.
Pour lui, « l’augmentation de la consommation d’aliments issus de la restauration de rue et des marchés informels accentue les risques », surtout si les normes d’hygiène et de sécurité ne sont pas respectées. « Les agents pathogènes ne connaissent pas de frontières disciplinaires ; ils circulent entre les espèces et les écosystèmes.
Dès lors, seule une collaboration multisectorielle et l’implication de toutes les parties prenantes, des ministères de la Santé, de l’Élevage, de l’Agriculture, de l’Hydraulique et de l’Assainissement, de l’Environnement, mais aussi de l’Éducation, peuvent nous permettre de faire face efficacement aux menaces sur la santé publique », a déclaré pour sa part, la Dr Adjaratou Diakhou Ndiaye, Secrétaire permanent du Haut conseil national de la sécurité sanitaire One Health (Sp Hcnss Oh) logé à la Primature.