Près d’un enfant sur cinq, vit dans l’extrême pauvreté, selon une nouvelle étude de la Banque mondiale et de l’UNICEF . Et en 2024, quelque 412 millions d’enfants âgés de 17 ans ou moins vivaient dans des ménages disposant de moins de 3 dollars par jour, le seuil d’extrême pauvreté, appliqué aux pays à faible revenu.
Par Massaër DIA
D’après l’étude, en 2014, on recensait environ 507 millions d’enfants dans cette situation, il s’agit donc d’une baisse réelle de l’extrême pauvreté infantile mais qui est plus lente que pour l’ensemble de la population. Et représentant plus de la moitié des personnes vivant dans l’extrême pauvreté, alors qu’ils ne constituent que 30 % de la population mondiale, les enfants restent la catégorie la plus touchée, surtout en Afrique subsaharienne et dans les pays en situation de fragilité et de conflit où se concentre davantage la pauvreté infantile.
La source précise qu’aujourd’hui, la pauvreté infantile est de plus en plus concentrée en Afrique subsaharienne et dans les pays en situation de fragilité et de conflit. « Les taux de pauvreté des enfants varient considérablement d’une région à l’autre. Alors que l’Afrique subsaharienne accueille environ 23 % de la population mondiale d’enfants, elle abrite environ les trois quarts (plus de 312 millions) de tous les enfants vivant dans l’extrême pauvreté. Le taux de pauvreté extrême chez les enfants dans la région en 2024 est d’environ 52 %, ce qui reste inchangé par rapport à 2014 », renseigne la source.
Et l’étude de préciser : « On estime que l’Asie du Sud et l’Asie de l’Est et Pacifique ont enregistré d’importantes réductions du taux de pauvreté infantile au cours de la période 2014-2024. En Asie du Sud, l’extrême pauvreté a été réduite de plus de moitié au cours de la dernière décennie, avec l’Inde enregistrant la plus forte réduction du nombre d’enfants extrêmement pauvres dans la région ».
En revanche, l’étude précise que l’extrême pauvreté infantile dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord aurait augmenté au cours de la même période. Et on estime que le taux d’extrême pauvreté infantile aurait presque doublé entre 2014 et 2024, passant de 7,2 % à 13,3 %. « Il est essentiel de lutter contre les inégalités structurelles, renforcer la protection sociale et donner la priorité aux régions vulnérables comme l’Afrique subsaharienne pour combattre la pauvreté infantile et garantir à chaque enfant la possibilité de s’épanouir. L’élimination de la pauvreté des enfants nécessite un engagement collectif et durable de la part des parties prenantes mondiales et nationales », mentionne la source.
Toujours d’après la source, cette étude est la dernière d’une série de collaborations entre la Banque mondiale et l’UNICEF qui a débuté en 2016, mais s’appuie plus étroitement sur des recherches menées en 2023 pour examiner la pauvreté infantile dans le monde. Les estimations de la pauvreté utilisées sont établies sur la base de données « Global Monitoring Database » de la Banque mondiale créée en juin 2025. Et cette nouvelle base intègre des informations provenant de plusieurs enquêtes menées ces dernières années, fournissant ainsi des estimations plus rigoureuses pour les années postpandémie.
« Les seuils internationaux de pauvreté ont été mis à jour en juin 2025. Les trois seuils de pauvreté sont désormais les suivants : 3 dollars (extrême pauvreté ; faible revenu), 4,20 dollars (revenu intermédiaire inférieur) et 8,30 dollars (revenu intermédiaire supérieur). Cette étude est la première à utiliser les seuils de pauvreté mondiaux récemment révisés par la Banque mondiale », conclut l’étude.