Le débat sur la levée d’immunité parlementaire s’est encore invité dans le champ politique, comme si c’était l’histoire qui se répétait. Nous avons connu une telle situation dans un passé plus ou moins récent avec Idrissa Seck et Ousmane SONKO, pour ne citer que les plus célèbres.
Dans cette perspective, j’aurais voté sans hésiter pour la levée de l’immunité parlementaire des députés concernés.
En effet, sur le principe, tous les citoyens étant égaux devant la loi, pourquoi refuser qu’un député aille répondre devant la justice ? D’ailleurs, à mon humble avis, c’est le député suspecté, en digne représentant du peuple, qui aurait dû demander à aller comparaître pour laver son honneur. On ne peut pas avoir le privilège de faire partie de l’élite dirigeante d’un pays sans être de bonne moralité, irréprochable.
Aussi, je ne pense pas que nous puissions cautionner que des Sénégalais, qui ont l’opportunité de travailler pour le pays, en profitent ou en fassent profiter des parents ou des clans au détriment du peuple.
Dans les faits et dans le cas présent, je suis de ceux qui pensent que Farba est innocent. Nous n’avons pas de relations particulières, mais je reconnais qu’il a du mérite, qu’il est un travailleur qui s’est fait avant l’avènement du président Macky Sall. Un de mes amis fut son entrepreneur constructeur.
Il s’y ajoute que, comme je l’ai toujours crié haut et fort, je fais confiance à la justice de mon pays. Poursuivre ne signifie pas condamner, et tout prévenu bénéficie de la présomption d’innocence.
En tout état de cause, une Assemblée qui, motivée par un souci de transparence, vote, à l’unanimité, la levée de l’immunité parlementaire d’un de ses membres donnerait une belle leçon de démocratie et de bonne gouvernance au monde entier, et un avertissement à tous les gouvernants. Il ne faudrait pas donner la fausse impression que, pour des raisons partisanes, on cherche à protéger un coupable.
Ce n’est peut-être pas demain la veille, mais c’est à la fois mon souhait et un appel lancé à nos mandataires qui siègent à l’Assemblée.
Ministre Serigne Mbacké Ndiaye.