L’APR va apporter des éléments de réponse au Gouvernement sur la situation des finances publiques, selon son porte-parole Seydou Gueye.
Par O. THIANE
L’Alliance pour la république (Apr) va répondre aux accusations des nouvelles autorités sur la gestion des finances publiques sous le défunt régime de Macky Sall. L’annonce est faite, hier vendredi, par le porte-parole dudit parti, Seydou Guèye au détour de l’émission « Soir d’Info » sur la Tfm. « Pour ce que j’en sais, nous sommes en train de travailler, c’est notre devoir de rendre compte devant les Sénégalais. Ceux qui ont été en charge de ces questions financières feront le point au cours d’un point de presse qui est en préparation. Il y a eu d’abord un livre bilan qui a été sorti sur l’action du président Macky Sall pendant 12 ans mais la période en revue concerne principalement le deuxième mandat. On aura l’occasion, avec rigueur et méthode, pour expliquer aux Sénégalais la réalité des faits totalement différente des affabulations dont on a entendu parler et qui mettent le Sénégal en péril », a-t-il assuré.
Seydou Guèye n’a cependant pas révélé l’identité des leaders qui seront chargés de mener cette riposte. « Un Gouvernement, c’est un collectif solidaire. Nous sommes tous engagés par notre responsabilité d’avoir été ministre dans ce Gouvernement, d’avoir contribué, participé à la mise en œuvre des politiques publiques. Donc, même si ce sont les ministres des Finances qui sont ciblés, qui ont été interpellés, nous trouverons le format pour donner avec méthode, avec rigueur, les éléments de réponse », a-t-il ajouté soulignant que lesdits éléments factuels seront d’abord partagés avec le président Macky Sall.
« Sonko a pris une posture de juge ; il jette le discrédit sur toute l’Administration »
Dernier secrétaire général du Gouvernement sous Macky Sall, Seydou Gueye a fustigé la posture de l’actuel premier ministre Ousmane Sonko. « Le premier ministre a pris une posture de juge, de procureur pour indiquer de potentiels coupables. Et ce qui est le plus inquiétant dans son message, c’est qu’il jette le discrédit sur toute l’administration. Cela veut dire que le ministre des Finances, les régies financières, le directeur du Budget, le directeur de la programmation budgétaire, même si je vois par un effet collatéral qu’on essaie de le dédouaner alors que nous savons tous que Monsieur Cheikh Diba a bien travaillé pour mériter les félicitations de son ministre en 2023 à la clôture de la session budgétaire. On ne peut pas comprendre qu’on minimise un rôle aussi important quand on sait comment fonctionne le budget, comment on met en œuvre la programmation budgétaire », constate-t-il pour s’en désoler.
« On n’est pas loin dans la manipulation à quelques encablures des législatives »
Quid des révélations du premier ministre Ousmane Sonko et du ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération ? Le porte-parole de l’APR répond : « La Cour des comptes a pour responsabilité de certifier nos comptes publics. Alors il faut m’expliquer comment dans tout ce système, y compris les bailleurs, il y aurait eu une chaîne de complicité pour créer de faux chiffres pour faire plaisir au président Macky Sall et aujourd’hui, avec la même Administration donner d’autres chiffres. C’est surréaliste. C’est inacceptable ». Il dénonce une tentative de « manipulation » du Chef du Gouvernement à quelques semaines des élections législatives anticipées du 17 novembre 2024.
«On n’est pas loin de la manipulation parce que nous sommes à quelques encablures d’une élection pour laquelle le premier ministre a une claire conscience qu’il joue son destin. Sa carrière politique pourrait peut-être en prendre un coup s’il perdait les élections législatives », lance-til.
