Par Ibrahima DIOP
« Je n’ai jamais accepté qu’on fasse pression sur moi, surtout dans un sens déterminé. Qu’on ne compte pas sur moi pour exercer la moindre pression sur les magistrats du siège ». Cette déclaration du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Ousmane Diagne vient mettre fin aux insinuations de certaines opinions, qui croiraient qu’il travaille sous les ordres de l’exécutif, notamment du régime actuel. Pour lui, compte tenu de son expérience dans la justice, se permettre ce genre d’immixtion fera de lui, « ce qu’on peut appeler une forme d’inexactitude terminologique ».
Cette sortie ne semble pas être du goût de certains membres du régime. L’ancienne Première Ministre du Sénégal, Aminata Toure, invitée de « Objection » sur la radio Sud Fm semble lui rétorquer qu’«il va falloir trouver un compromis entre le temps de la justice et le temps des citoyens. Les délais sont donc importants ». En effet indique l’ancienne ministre de la Justice, « une justice n’est pas suspendue entre terre et ciel. Elle ne subit pas de pression, mais elle s’exerce au bénéfice du peuple sénégalais qui souhaite que tous ces pillages des deniers publics soit éclaircis ».
Il y a quelques mois, au début de leur magistère, le président de Pastef, Ousmane Sonko avait laissé entendre, lors d’une rencontre avec ses militants, que le ministre de la Justice l’aurait consulté sur un dossier concernant un de ses partisans, mais qu’il lui avait dit de faire son travail.
Entre le besoin pressant des populations ou militants de l’APR de voir les dignitaires de l’ancien regime jugés et les lenteurs de la justice, l’ancien procureur semble opter pour le temps de la justice au détriment du bon vouloir de l’exécutif.