Le ministre, porte-parole du gouvernement, Moustapha Ndieck Sarré devrait être entendu par les autorités judiciaires, selon la famille du défunt ministre des Finances, après sa sortie sur le décès de ce dernier.
Par Ibrahima DIOP
Les avocats de la famille de Mamadou Moustapha Ba, Maîtres El Hadji Moustapha Diouf et Amadou Aly Kane, défenseurs, ont qualifié cette déclaration d’«irresponsable». Selon nos confrères de seneweb, ils exigent que le ministre soit « immédiatement entendu dans le cadre de l’enquête ouverte sur les circonstances de cette disparition ». « De tels propos, venant d’un haut responsable, ne peuvent rester sans suite », ont-ils martelé, estimant que ces allégations troublantes nécessitent des éclaircissements sous serment.
Mamadou Moustapha Ba est décédé en France le 4 novembre 2024 dans l’intimité de son appartement à Paris. Dès que sa dépouille a atterri au Sénégal, le procureur s’est autosaisi pour effectuer une autopsie afin de déterminer les circonstances de sa mort. Une enquête avait été ouverte à ce propos.
Les avocats de la veuve voient dans les mots de Sarré une possible piste ou une imprudence, et pressent la justice de faire toute la lumière sur cette affaire qui continue de secouer l’opinion.
Le journaliste Adama Gaye avait été arrêté pour avoir tenu des propos similaires
Pour avoir tenu des propos similaires, le journaliste Adama Gaye avait été attrait à la barre, en novembre dernier. Dans une vidéo, le journaliste revient sur cette mésaventure. « Aujourd’hui, le ministre porte-parole du gouvernement, Moustapha Ndieck Sarré, a déclaré publiquement que Mouhamadou Moustapha Ba, qui fut ministre des Finances du Sénégal, avait été tué. Si vous vous souvenez très bien, c’est exactement ce que j’avais indiqué de façon allusive lors d’une interview, le 20 novembre 2024, sur une chaîne de télévision sénégalaise. Dès le lendemain, les services de sécurité de l’État m’avaient convoqué », rappelle-t-il. Et d’ajouter : « Je n’avais pas parlé en l’air. Je m’étais appuyé sur des informations que je détenais et surtout sur le fait que le procureur de la République avait dit que la mort de Moustapha Ba n’était pas naturelle ».
Adama Gaye qui se réjouit que le porte-parole du gouvernement ait confirmé ses allusions, dira : « Aujourd’hui, l’État du Sénégal reconnaît ce que j’avais dit. L’État du Sénégal, par la voix du porte-parole du gouvernement, reconnaît que je n’aurais jamais dû être interrogé et jeté en garde à vue et forcé à faire face à un juge le 29 novembre 2024 ».
À la suite de cette sortie, Adama Gaye avait été gardé à vue pendant 72 heures avant d’être déféré au parquet puis jugé le vendredi 29 novembre 2024 pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles. Dénonçant une « violations » de ses droits, il demande réparation à l’État du Sénégal.
Avec seneweb




